Depuis 2 jours, la rumeur enfle en Alsace : les patinoires de Mulhouse, Colmar ou encore Strasbourg seraient réquisitionnées pour servir de morgues, face à l’explosion du nombre de décès liés au coronavirus. L’information a été démentie notamment par la Ville de Mulhouse, via son compte Twitter :

⚠ #Coronavirus #COVID19 | Ne relayez pas les infox !
👉 Non, la patinoire de l’Illberg à #Mulhouse n’est pas actuellement réquisitionnée pour servir de morgue. https://t.co/iGIafc7wSu

— #Mulhouse (@mulhouse) March 17, 2020

L’impact médiatique d’une telle information n’aurait d’ailleurs pas échappé aux journalistes. Or aucun média, local ou national, n’a publié d’articles en ce sens. Dans le Grand Est, le bilan s’établit à 61 décès depuis le début de l’épidémie, et 1.820 personnes ont été testées positives au coronavirus. L’inquiétude se concentre, pour le moment, sur la saturation des hôpitaux alsaciens, en particulier des services de réanimation. Pour tenter de faire face, le Président de la République a annoncé, lundi soir, le déploiement d’un hôpital de campagne militaire dans la région.

Explications de la rumeur

L’inquiétude face à cette crise, et la crainte de ne pouvoir endiguer l’épidémie du coronavirus en France, provoque une véritable explosion de rumeurs. De nombreux internautes partagent, ainsi, celle qui nous concerne dans cet article pour s’indigner de la légèreté avec laquelle certains Français prennent les mesures de confinement. Ou tout simplement pour encourager leurs proches à rester chez eux :

Cette rumeur est rendue plausible par le fait que de nombreux articles rapportent le cas de l’Italie, où les services funéraires arrivent à saturation. Nous gardons par ailleurs en souvenir l’épisode de la canicule de 2003. Les autorités avaient effectivement eu recours, à cette occasion, à des chambres mortuaires « improvisées », tentes frigorifiées ou local du marché de Rungis.

La réquisition des patinoires peut, par ailleurs, être envisagée en cas de grande catastrophe. C’est ce qu’expose un document de la Préfecture des Bouches-du-Rhône. A notre connaissance, ça n’a jamais été le cas. L’impact symbolique et médiatique d’une telle réquisition serait, on peut le deviner, propre à créer la panique parmi la population.

Pourquoi autant de fausses informations ?

Dans la crise actuelle, les rumeurs se forment facilement. Elles viennent effectivement répondre à l’absence d’informations, ou à l’attente d’une prise de parole, dans un contexte où le besoin d’être informé n’a jamais été aussi grand. C’est ce qu’il s’est passé pour la rumeur du confinement de 45 jours, et qui a émergé avant l’intervention d’Emmanuel Macron ce lundi. Les rumeurs vont, aussi, dans le sens de ce que nous ressentons ; elles donnent corps aux raisons que nous avons de nous inquiéter. Nous les partageons pour protéger nos proches, les convaincre de la réalité ou de l’imminence d’un danger. Et dans l’urgence, nous ne pensons pas forcément à les vérifier. Elles peuvent pourtant avoir des conséquences réelles, accentuant la panique ambiante.

Face à l’afflux d’informations pas toujours vraies, il existe heureusement quelques réflexes simples de vérification que l’on peut appliquer sur les réseaux sociaux, ou sur un site web. Des sites spécialisés dans la vérification des informations permettent également d’y voir plus clair. Enfin vous pouvez toujours, par le biais de ce lien, nous envoyer des informations sur lesquelles vous avez un doute !

Image à la Une : patinoire de l’Illberg (source : Wikipédia)