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Rumeurs & Légendes urbaines

L’ « excellent résumé » de l’Université Johns-Hopkins contre le coronavirus

Paru le 24 avril et mis à jour le 8 mai, cet article co-écrit avec Véronique Campion-Vincent (auteur de plusieurs ouvrages sur les légendes urbaines depuis 1992) analyse un ensemble de ‘bons conseils contre le Coronavirus’ faussement attribué à la célèbre Université Johns-Hopkins. Nous faisons l’historique de ce message où vrai et faux se combinent, exceptionnel par sa longueur et sa stabilité, relayons les arguments des démentis (chilien, états-uniens, français, italien) et analysons les raisons de son succès dans un univers en quête d’informations fiables sur le COVID-19.

C’est le vendredi 17 avril, à 18h20, que VCV a reçu le message. Il lui avait été envoyé par une amie de longue date SP. Celle-ci n’avait pas effacé la chaîne de transmission, qui montre qu’elle n’avait accordé que peu d’importance à cet avis, qui lui avait été transmis le 2 avril à 13h40. Par HC, qui l’avait reçu ce même jour à 13h25 de JR. Celle-ci le tenant de RC – dont les initiales signent le message reçu par VCV le 17 avril.

RC indique sa source, P.B. un psychiatre président du Cercle Freudien (une association de psychanalystes se réclamant de Freud et de Jacques Lacan), association à laquelle appartient également RC puisqu’elle le désigne comme « président actuel du Cercle ».

Donc un petit groupe d’amies qui s’est senti concerné, trois transmissions en deux heures le 2 avril, et l’amie de longue date de VCV qui laisse le message dormir pendant 15 jours.

Voici le message. En raison de sa longueur on s’est limité aux 5 premiers paragraphes.

Excellent résumé pour éviter la contagion, partagez-le car il est très clair :

* Le virus n’est pas un organisme vivant, mais une molécule de protéine (ADN) recouverte d’une couche protectrice de lipides (graisses) qui, lorsqu’elle est absorbée par les cellules des muqueuses oculaires, nasales ou buccales, modifie leur code génétique (mutation) et les convertit en cellules de multiplicateurs et d’agresseurs.

* Parce que le virus n’est pas un organisme vivant mais une molécule de protéine, il n’est pas tué, mais se décompose de lui-même. Le temps de désintégration dépend de la température, de l’humidité et du type de matériau dans lequel il se trouve.

* Le virus est très fragile ; la seule chose qui le protège est une fine couche de graisse extérieure. C’est pourquoi tout savon ou détergent est le meilleur remède, car la mousse CASSE LE GRAS (c’est pourquoi il faut frotter autant : pendant au moins 20 secondes ou plus, et faire beaucoup de mousse). En dissolvant la couche de graisse, la molécule de protéine se disperse et se décompose d’elle-même. La chaleur dissout la graisse ; utilisez ensuite de l’eau à une température supérieure à 25 degrés pour vous laver les mains, les vêtements et tout le reste. De plus, l’eau chaude produit plus de mousse, ce qui la rend encore plus utile.

* L’alcool ou tout mélange avec de l’alcool à plus de 65% DISSOUT TOUTE GRAISSE, en particulier la couche lipidique externe du virus.

* Tout mélange avec 1 partie d’eau de javel et 5 parties d’eau dissout directement la protéine, la décomposant de l’intérieur.

Ce message nous a semblé surtout plein d’absurdités. Dans un premier temps on s’est intéressé au transmetteur, cependant il est vite apparu que le message était largement retransmis en France. Utilisant la méthode classique de recherche : mettre une phrase sur Google en clé de recherche, en l’entourant de guillemets, taper « Le virus n’est pas un organisme vivant, mais une molécule de protéine » donne « environ 1240 résultats » sur Google le 15 avril à 18h55. (La progression continue puisque la même recherche le 22 avril à 10h45 donne « environ 1670 résultats » et « environ 1720 » le 7 mai à midi).

Un joli exemple, en date du 15 avril, nous vient d’une association de retraités CGT de la poste des Bouches-du-Rhône qui approuve le message avec une illustration et une introduction louangeuse « Mort au Virus. Enfin clair et précis. ». On notera que le message diffère légèrement de celui qui a été transmis par SP, car il a été réécrit pour le simplifier et le personnaliser. Ainsi la phrase « Parce que le virus n’est pas un organisme vivant mais une molécule de protéine, il n’est pas tué, mais se décompose de lui-même. » devient « Dès lors que le virus n’est pas un organisme vivant mais une molécule de protéine, on ne peut pas le ‘’tuer’’ à proprement parler ; il se décompose de lui-même. »

Un échantillon de 11 messages en français a été étudié : en plus des deux cas présentés, on y trouve comme relais une communauté locale, (la mairie de la commune de Pia, 66 le 5 avril) ; des groupes d’intérêts partagés : les retraités CGT de la Poste (15 avril) vus plus haut, des pèlerins de Compostelle du Loir et Cher le 7 avril, des amateurs d’informatique tous deux le 7 avril [exemple 1 ; 2], un forum algérien francophone du 12 avril qui réordonne les paragraphes (le passage sur les ongles courts est en paragraphe 4 et non plus en fin).

En recherchant des occurrences du message sur les réseaux sociaux EM a trouvé un message identique posté sur Facebook le 29 mars par un français demeurant en Belgique. Ce texte a eu une grande résonance, puisqu’il a été transmis 813 fois. C’est le même texte, à la virgule près que celui reçu le 15 avril de SP.

Plusieurs publications Facebook en français dépassent la centaine de partages. La plus ancienne date du 21 mars. Sur Twitter, la diffusion est plus marginale. En cherchant « hopkins (résumé OR conseils) (john OR johns) lang:fr », « Hopkins ADN (John OR Johns) lang:fr » et « virus n’est pas un organisme vivant » on identifie 33 threads ou publications relayant ou commentant le message. L’une d’elle renvoie vers une page Internet qui affiche 12.500 vues au 7 mai 2020. La publication la plus retweetée est toutefois un démenti du médecin et journaliste Jean-Daniel Flaysakier, daté du 1e avril 2020 :

Diffusion dans plusieurs pays

Un tweet publié le 30 mars par la journaliste Christine Bravo indiquait le libellé en anglais correspondant à l’accroche du message, en réponse à un internaute s’étonnant de l’expression (fautive nous le verrons plus loin) de « molécule de protéine » :

L’enquête s’est alors beaucoup élargie. Chercher dans Google la phrase initiale « The virus is not a living organism, but a protein » a donné 21.100 références le 15 avril, et 26.100 le 22, car cette chaîne est toujours dans une phase ascendante. Sur Twitter, le message publié le 26 mars par une docteure indienne à la retraite génère plus de 2.500 retweets. Les 250 autres publications identifiées (via la recherche « hopkins summary (john OR johns) » et « the virus is not a living organism but a molecule protein ») font fréquemment référence à la version éditée du thread sur Thread Reader App.

Sur Facebook en anglais, quelques dizaines de publications comptent plusieurs centaines de partages et certaines plusieurs milliers, la plus populaire dépassant les 12.000 partages.

Dans cet ensemble beaucoup plus vaste, 20 messages en langue anglaise ont été sélectionnés et étudiés. Un message exceptionnel frappe par sa disposition harmonieuse et l’isolement des paragraphes joliment disposés en couronne :

Les messages sont fréquemment relayés par des communautés locales : Vallée de Santa Cruz en Californie, Chambre de commerce du Texas. Ou par des groupes d’intérêts partagés : coiffeurs le 23 mars, chiropracteurs d’Hawaï, pêcheurs sportifs du Canada, British Columbia le 31 mars, retraités policiers et pompiers du New Jersey. Plusieurs messages ne sont pas datés. Certains concatènent deux chaînes de conseils, tels les retraités du New Jersey, et une église luthérienne du Montana. Le 31 mars, un médecin du Nigeria reproduit le message en l’attribuant à Johns Hopkins. Le jour même, un collègue du Brésil lui précise que l’information n’est pas sur le site de Johns Hopkins et qu’il lui faut être plus prudent.

Quelques variantes

Le message du New Jersey présentait une introduction personnalisée évoquant une (imaginaire) Dr Irene Ken, « dont la fille est médecin assistante à John Hopkins ». C’est là un procédé typique des légendes urbaines, dont la circulation s’accompagne toujours de détails personnels visant à situer l’émetteur dans un cercle social proche et fiable. Deux autres messages reprennent la variante Irene Ken, celui de la chambre de commerce du Texas et, sur Facebook, un message figurant sur la page de Miss Philippines le 24 mars.

Cette variante se trouve dans quelques messages français tel que celui-ci, publié sur la page Facebook d’une pharmacie :

C’est à cette même date du 24 mars qu’un site de pilotes basé au Canada présente une autre variante, attribuant le message, très écourté d’ailleurs, à un médecin chilien le Dr Patricio Avendano « cardiologue de l’université du Chili en poste à la clinique allemande ». Nous avons trouvé une reprise de ce message sur un site anglais le 15 avril.

En espagnol, cette variante apparaît le 19 mars sur Twitter, souligne Paolo Toselli dans un article publié le 29 avril sur Leggende contemporanee (site italien du Ceravolc, spécialisé dans l’étude des légendes urbaines). Elle est démentie dès le 20 mars sur le site de La Tercera, un important quotidien chilien. Enfin la publication Facebook d’un naturopathe chilien, datée du 22 mars, reprend le message et engendre 9126 partages. Ces publications précèdent l’apparition des variantes anglophones du message sur le Web, et hormis la mention au Docteur Avendano, les textes en espagnol et en anglais sont similaires, ce qui conduit Paolo Toselli à penser que le message sud-américain est à l’origine de celui circulant en anglais.Ce qui serait un cas très rare, la source de tels messages étant généralement les Etats-Unis. En Espagne, les pseudo-conseils circulent sous une même forme – mais sans la référence au Docteur Avendano – et font l’objet de deux démentis, de la part d’une publication qui lutte contre la désinformation scientifique (30/03) et d’AFP Factual (4/04), branche espagnole de l’AFP. Paolo Toselli souligne enfin qu’au moment où cette chaîne circule dans les pays hispanophones, un débat autour de la nature du virus – être vivant ou non ? – refait surface dans la presse, ce qui explique peut-être l’écho qu’a eu cette chaîne dont une des premières phrases affirme : « Le virus n’est pas un être vivant ».

Une diffusion marginale aux Pays-Bas et en Russie, plus importante en Italie

Grâce aux informations reçues de nos correspondants à l’étranger, Pays-Bas, Russie et Italie, d’autres exemples sont apparus.

En néerlandais, deux occurrences du message nous ont été transmises par Theo Meder le 16 avril : un post venant de Belgique, Flandres, et partagé 56 fois ; une mention sur un site d’homéopathie vient des Pays-Bas.

En Russie notre correspondante Anna Kirzyuk indique que le message est apparu le 30 mars et n’a pas été très diffusé. Elle en a trouvé deux versions en Russe, la première fidèle. La seconde, plus réduite, t présente la variante Irene Ken, c’est ici Irene Ken, et non une fille, fils ou nièce, qui est censée exercer à JHU.

En Italie, enfin, la publication la plus populaire génère 727 partages sur Facebook et provient d’un médecin sicilien d’après Paolo Toselli. Elle date du 25 mars. Elle est reprise par quelques médias web italiens, qui ne prennent pas la peine de démentir la chaîne plus d’un mois après son apparition. Un maire-adjoint de Ceriale, en Ligurie, poste d’ailleurs le message attribué à Johns-Hopkins sur les réseaux sociaux avant de se faire rabrouer par un militant du Mouvement 5 étoiles (M5S). Le message semble toutefois s’être répandu via des canaux privés, comme la messagerie WhatsApp.

Un message qui mêle le vrai, le faux et l’incertain

Le message a fait l’objet de démentis aux États-Unis, au Chili et en Italie. En France, on retrouve le tweet de démenti du journaliste Jean-Daniel Flaysakier daté du 1e avril, avant l’article de démenti d’AFP Factuel du 24 avril.

Aux Etats-Unis, c’est dès le 28 mars qu’un court message Twitter de Johns Hopkins met en garde contre « les rumeurs concernant le COVID-19 qui citent un immunologiste et expert en maladies infectieuses de Johns Hopkins. Nous ne connaissons pas l’origine de ces rumeurs » et renvoie à un document de JHU mettant en garde de façon générale contre les rumeurs et informations non vérifiées.

Un démenti intitulé « Johns Hopkins a-t-il publié cet ‘excellent résumé’ de conseils sur le COVID-19 ? » est publié le 30 mars par le site bien connu Snopes, fondé en 1994 et qui fut une source exceptionnelle de vérification et démentis des rumeurs et légendes urbaines. Faisant état d’une conversation avec un porte parole de JHU qui affirme que cet avis ne vient pas de l’institution, le démenti réfute trois affirmations du message.

  1. « La liste affirme pour commencer que le COVID-19 est une ‘molécule de protéine (ADN)’ L’ADN n’est pas une protéine et les virus corona sont des virus ARN qui ne contiennent pas d’ADN ». Wikipedia indique « Un virus à ARN, parfois appelé ribovirus, est un virus dont le matériel génétique est constitué d’ARN. Les virus à ARN peuvent provoquer diverses maladies humaines ». Le message confond au début ADN et ARN.
  2. « La liste affirme également que la Listerine contient davantage d’alcool que la vodka. Ceci est inexact. Les produits Listerine contiennent le plus souvent 27° d’alcool […].Le savon doit être le produit préféré, et s’il fait défaut le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) indique qu’un produit contenant au moins 60° d’alcool peut être utilisé. ». Ni la Listerine ni la Vodka ne sont efficaces comme annoncé.
  3. « La liste déclare également que ‘les molécules virales […] ont également besoin d’humidité pour rester stables et surtout de l’obscurité. Par conséquent, les environnements déshumidifiés, secs, chauds et lumineux le dégraderont plus rapidement. Mais ceci n’a pas été prouvé. Bien qu’il y ait encore beaucoup à apprendre sur cette nouvelle souche de coronavirus, l‘OMS affirme que ‘le COVID-19 peut être transmis dans toutes les zones, y compris les zones au climat chaud et humide’ ». Le climat et l’humidité n’affectent pas le virus.

Le message de démenti chilien est le premier à être publié, le 20 mars, sur le site de La Tercera, un des quotidiens les plus diffusés au Chili. Le démenti chilien répond à deux messages WhatsApp, les traits démentis pour le premier sont « le virus ne peut traverser la peau saine » et « un rince bouche peut être utilisé pour tuer le virus car il contient de l’alcool à plus de 65° » ; pour le second, il s’agit d’ une assertion différente. Le démenti confirmait que la Clinique Allemande, source supposée de ces messages les déclarait totalement faux et n’émanant nullement du Dr Patricio Alvendaño, qui pratique réellement à la Clinique Allemande et apparaît comme une véritable célébrité.

L’Italie a connu trois démentis, le 26 mars. Nous remercions notre correspondant Paolo Toselli qui nous les a fait parvenir.

Sur Facebook le célèbre virologue de l’Université de Milan Roberto Burioni, dont le compte « Medical Facts di Roberto Burioni » a 695.000 abonnés, déclare : 26 mars « Voici la dernière folie . ‘Le virus est une molécule de protéine (DNA)’. Si un étudiant me dit que l’ADN est une protéine il est mort, mais s’il me le dit en me parlant d’un virus à ARN comme le coronavirus, je le ressuscite pour le tuer une seconde fois ».

Le site Bufale.net présente un démenti très fouillé en neuf points :

  1. La confusion ADN/ARN se développe sur tout un paragraphe : « En réalité les virus sont des micro-organismes acellulaires aux caractères de parasite obligatoire, et […]le définir comme une molécule d’ADN, est une erreur qu’un première année ne ferait pas, sous peine de devoir restituer son diplôme d’entrée. »
  2. Le conseil « Tout mélange avec 1 partie d’eau de javel et 5 parties d’eau dissout directement la protéine, la décomposant de l’intérieur » est une recette stupide « c’est comme de décider que le meilleur moyen de remplacer une tapette à mouches est de s’armer d’une matraque et de la faire tournoyer dans la maison ». L’eau de javel est dangereuse à manier et peut causer des problèmes respiratoires.
  3. L’avis « NE JAMAIS secouer les vêtements, draps ou draps usagés ou non utilisés » entraîne la remarque « Il n’y a pas, pour le moment, d’indices concluant de la survivance du SARS-CoV-2 sur les tissus et sur leur pouvoir infectieux » et le renvoi à un article du site, daté du 10 février sur les règles d’hygiène à observer.
  4. L’indication « Les molécules virales restent très stables dans le froid extérieur ou artificiel comme les climatiseurs des maisons et des voitures » est approuvée, mais ne savait-on pas déjà que l’emploi des climatiseurs est malsain.
  5. Le passage sur les ultraviolets : « La lumière UV sur tout objet brisera la protéine du virus » conduit à rappeler que l’emploi des UV dans l’air ambiant peut conduite a des tumeurs de la peau et des yeux. Cependant il est vrai que, comme tous les syndromes grippaux, les saisons chaudes réduisent la contagion et que dans le passé beaucoup d’épidémies ont ralenti pendant la période estivale.
  6. L’énoncé « Le virus ne peut PAS passer à travers une peau saine. » conduit à rappeler le rôle des muqueuses pouvant recevoir l’infection par des gouttelettes de sécrétions : les yeux, le nez, la bouche.
  7. « LA LISTERINE fonctionne SI VOUS EN AVEZ BESOIN ! Il s’agit d’un alcool à 65 % » amène la remarque : « On trouve la Listerine en magasin, mais le contenu alcoolique est au maximum de 30°, et une proportion croissante sont des préparations non alcoolisées par sécurité. »
  8. A la recommandation d’employer des crèmes hydratantes, le site réplique que le lavage des mains est préférable.
  9. Avoir les ongles courts ? Il s’agit d’hygiène courante.

Pour le troisième démenti, du site de fact-checking Butac, on se limitera à la présentation des traits originaux. Le démenti est signé et l’auteur intervient fréquemment. Tout d’abord pour remarquer : « qu’aucun des conseils n’est totalement absurde, et que le texte a été traduit de l’anglais ‘au pifomètre’ ». Ensuite il rappelle « Je ne suis pas médecin, et l’approche sera celle du fact-checking. »

L’injonction « utilisez ensuite de l’eau à une température supérieure à 25 degrés » conduit l’auteur à souligner qu’il n’y a aucun consensus sur la température souhaitée ; les conseils s’échelonnent de 20 à 38°, tandis que le CDC états-uniens conseille l’eau froide. Par contre la durée supérieure à 20 secondes, que recommande notre message, est généralement acceptée.

A propos des conseils d’utiliser un mélange à 1/5 d’eau de javel, il souligne le danger des mélanges maison, danger dénoncé par un centre antipoison.

Il s’en prend vivement au conseil d’emploi des UV : « Par exemple, pour désinfecter et réutiliser un masque c’est parfait ». Les masques ne doivent pas être désinfectés, mais jetés après usage.

Quant à l’emploi de crèmes hydratantes pour les mains : « la peau sera douce, mais les risques de contagion demeureront les mêmes ».

En France

Le démenti publié par AFP Factuel le 24 avril indique dans le ‘chapeau’ introductif que « des conseils trompeurs ou non pertinents se mêlent aux bonnes recommandations ». Répondant à tous les items, le texte les organise en trois groupes :

Erronés(5) Le virus convertit les cellules en « agresseurs et en multiplicateurs » ; L’eau oxygénée aide ; Le virus reste stable dans les environnements froids; La Listerine fonctionne ; Gardez les ongles courts.

Trompeurs ou déconseillés (3) La chaleur fait fondre les graisses, donc l’eau chaude aide à combattre le virus ; La lumière UV peut être utilisée pour désinfecter les masques; Hydratez vos mains.

Vrais ou en partie vrais (11) La décomposition du virus dépend de la température et de l’humidité ; Le virus étant fragile, le savon ou le détergent est le ‘meilleur remède’ ; Des mélanges contenant plus de 65% d’alcool dissolvent la couche grasse ; La concentration d’eau de javel recommandée ; Les bactéricides ne tueront pas le virus ; Ne jamais secouer les vêtements ou utiliser un plumeau ; Le virus ne peut pas traverser une peau saine : Ne pas utiliser de vinaigre contre le virus ; L’alcool à faible concentration ne fonctionne pas ; Les concentrations de virus peuvent être plus élevées dans les espaces confinés ; se laver les mains.

Si une lecture attentive montre que la frontière est parfois ténue entre les deux derniers groupes dans les commentaires des experts, on voit que ce démenti se révèle moins sévère que ses homologues italiens et rend bien compte de la séduction pouvant être exercée par le message JHU. L’injonction du lavage des mains, la dernière, bénéficie d’une jolie couleur bleue :

Un effet Goliath ?

L’Université Johns Hopkins est citée dans la plupart des versions du message car son centre, le Coronavirus Resource Center, est mondialement connu pour le décompte mondial des malades et des morts du COVID19 qu’il tient à jour de façon quotidienne. De fait, les données de Google Trends sur les recherches Google indiquent que les requêtes liées à l’Université Johns-Hopkins ont bondi en France dans la période de mars / avril 2020 (avec un pic atteint la semaine du 22 au 28 mars 2020, qui correspond à l’émergence en France du message attribué à JHU). Le même phénomène s’observe pour Santé Publique France, acteur connu des Français pour son rôle de décompte des malades au niveau local :


On est ici dans un cas exemplaire d’effet Goliath, expression proposée par Gary Alan Fine [1985]. En étudiant un vaste corpus de légendes liées aux produits de consommations, ce sociologue et folkloriste américain avait effectivement constaté que la très grande majorité d’entre-elles ciblaient les marques ou entreprises leader de leur secteur.

Cet effet Goliath se manifeste aussi dans la variante chilienne du « Docteur Patricio Avendaño de l’Université du Chili, en poste à la Clinique Allemande » ; le cardiologue existe réellement, et est une célébrité locale.

A noter qu’aux côtés du Johns Hopkins Coronavirus Resource Center, d’autres autorités sont citées par des rumeurs voisines. L’OMS ou l’Unicef, sources d’informations de référence sur le COVID19, se voient ainsi attribuer la paternité des affirmations et conseils qui composent un ensemble de chaînes dénoncées par AFP Factuel ces derniers jours (20/04). Snopes dénonce, par ailleurs, une chaîne de langue anglaise attribuée à l’Université de Stanford (11/03). Les exemples sont innombrables.

Dans le cas de ces messages de conseils de santé, la référence institutionnelle vaut argument d’autorité : elle doit convaincre le destinataire du sérieux des recommandations. Lorsqu’ils sont personnifiés, ces messages se réclament d’ailleurs d’« un chercheur de Shenzen » (10/03), de « Claire Magne, une amie infirmière du CHU de Montpellier » (23/03), du « personnel hospitalier » (27/03) ou encore d’un « chercheur collaborant avec le groupe de travail qui lutte contre l’épidémie » dans une autre version du message attribué à l’OMS (20/04).

Citer une institution, une entreprise ou un commerce connus de tous comme argument d’autorité ou élément d’intrigue est un procédé courant des rumeurs et légendes urbaines. Au début des années 2000, une chaîne de mail alertant de la présence de seringues infectées au VIH dans les sièges de cinéma affirmait provenir de l’Institut Pasteur ou encore de Centers for Disease Control américains, organismes en première ligne dans la lutte contre les maladies. Le tract de Villejuif est un autre exemple célèbre. Apparu dans les années 1970, peu après l’adoption d’un code pour les additifs au niveau européen qui conduisit à des mentions énigamtiques sur les étiquettes , il dresse la liste d’additifs colorants ou exhausteurs de goût dénoncés comme cancérigènes. Le produit le plus dangereux, selon la liste, serait le E330 (soit … du jus de citron!). Le tract se réclame de l’hôpital de Villejuif, de son vrai nom Institut Gustave Roussy, établissement de référence au niveau européen dans la lutte contre le cancer. La chaîne circulait encore en 2018, s’adaptant aux réseaux sociaux. L’Institut a dû démentir l’information plusieurs fois au cours de son histoire.

Un message partagé entre proches

Si nous avons pu donner un aperçu de la diffusion du message sur le Web et les réseaux sociaux, il est difficile d’évaluer son ampleur sur WhatsApp et les messageries. Les sites qui ont consacré un fact-checking à cette rumeur laissent entendre qu’il s’agirait d’un vecteur important, si ce n’est le principal. Butac titre ainsi : « La chaîne WhatsApp de l’Université Johns-Hopkins », la Tercera parle de « message WhatsApp », Snopes d’une rumeur abondamment partagée via les « mails et réseaux sociaux ».

Dès le 4 mars 2020, un article de CNN Business indique que la plateforme de messagerie est une plaque tournante de la mésinformation médicale, au point d’alerter les leaders mondiaux. Cette mésinformation prend la forme de messages transférés, incluant des recommandations venant « d’un célèbre docteur ou de l’ami d’un ami qui travaille au gouvernement. Beaucoup de ces messages mêlent conseils judicieux, comme se laver les mains correctement, et mésinformations ». WhatsApp a décidé, le 7 avril, de limiter les transferts de message à 1 destinataire afin de tenter d’endiguer le phénomène.

Cette diffusion via WhatsApp et les chaînes de mails, mais également le fait que ce message mélange le vrai, le faux et l’incertain, va dans le sens d’un message envoyé entre proches, dans un but essentiellement bienveillant (ce qui s’observe pour d’autres rumeurs, comme les rumeurs d’avertissement) : à savoir protéger les autres d’un danger en partageant des informations jugées essentielles. Dans un échange qui nous est parvenu d’une correspondante américaine, FI partage ainsi le message à quatre membres de sa famille en ajoutant cette note personnelle :

Here’s some info forwarded by my friend Allena.  It’s more useful than this discouraging bit of information reported by a folklorist:  “My radiation doc told me today that his high school daughter and friends call COVID ‘boomer remover*’”

We shall not be removed**.

Que l’on peut traduire par :

Voici quelques infos transférées par mon amie B. C’est plus utile que cette petite information décourageante, rapportée par un folkloriste : « Mon radiologue m’a dit aujourd’hui que sa fille, lycéenne, et ses amies appellent le COVID le ‘boomer remover’ »

Nous ne serons pas éliminés. […]

* « Boomer » fait référence au sobriquet donné par les Millenials à la génération des baby-boomers (nés entre 1945 et 1965) en partie jugée responsable des inégalités actuelles et du réchauffement climatique. « Boomer remover », dont la recherche sur Google donne plus de 180.000 résultats, est apparue dans le sillage de l’épidémie de coronavirus. On peut traduire l’expression par « tueur de boomer », un surnom teinté d’humour noir pour un virus qui décime en priorité les personnes âgées.

** « We shall not be removed » est une allusion à « We shall not be moved », chanson protestataire popularisée par le mouvement Afro-Américain des droits civiques et adaptée du negro-spiritual « I shall not be moved ». Le chanteur s’y compare à un « arbre planté près des eaux » qui, en raison de sa foi en Dieu, ne sera pas déplacé.

Ce à quoi l’un des destinataire du message E., le neveu de FI, répond le lendemain que ses parents se sont déjà fait rabrouer pour la diffusion de ce message, qu’il ne provient pas de l’Université Johns-Hopkins et contient des éléments peu crédibles. Il renvoie ensuite à Snopes et au site de l’université concernée, avant de conclure :

Nous ne pourrons traverser tous (y compris les ‘boomers’) cette épreuve qu’avec une bonne dose de scepticisme pour toutes les informations qui ne sont pas approuvées, et en particulier sur les réseaux sociaux. Et avec une dose encore plus importante pour ceux qui utilisent l’expression ‘boomer remover’…. Qu’ils s’ébattent dans les champs ensemble, main dans la main, face à face et se suppriment.

On retrouve des interactions similaires dans deux messages de notre échantillon. Ainsi le message relayé le 28 mars par le forum Ugly Hedgehog, (vilain hérisson) se voit discuté et démenti dès le lendemain par des utilisateurs du forum de discussion :

On ne sait pas vraiment d’où ça vient. Hier à la radio, ils parlaient de ce mail ou d’autres qui circulent avec différents noms de médecins dont le fils,la fille,le neveu, etc. est professeur quelque part. Pourquoi se tourner vers une source non vérifiée de seconde ou troisième main alors que des sources bien connues sont disponibles avec une information à jour?

Dans le message relayé par Oped le 29 mars, la responsable du site corrige plusieurs éléments du message selon les conseils de médecins auxquels elle s’est adressée les 30 et 31 mars.

Un message stable

Au cours des transferts successifs, le message de l’Université Johns-Hopkins garde une grande stabilité malgré sa longueur. On note seulement des changements mineurs, qui touchent à l’attribution du message (Université Johns-Hopkins ; Dr Irene Ken dont la fille est Assistante Professeure à l’Université Johns-Hopkins en France) mais aussi à sa formulation. Certains messages français semblent avoir été réécrits mais sans toucher à l’ordre des différents items, ou tout simplement provenir de traductions différentes du message anglais. C’est ce que l’on constate en comparant, par exemple, le post Facebook aux 800 partages (1), le billet du site de Génération Béthune (2), où subsistent des erreurs de traduction, et celui des postiers retraités de la CGT 13 (3) :

(1) Il faut aussi s’humidifier les mains, par exemple en les lavant beaucoup, car les molécules peuvent se cacher dans des micro rides ou les coupures. Plus l’hydratant est épais, mieux c’est.

(2) Vous devez HUMIDIFIER LES MAINS SECHES à cause de tant de lavages, car les molécules peuvent se cacher dans les micro-fissures. Plus l’hydratant est épais, mieux c’est.

(3) Lorsque vous allez aux toilettes et/ou dans la salle de bain, il est important de s’hydrater les mains car elles ont tendance à se dessécher à force de lavages répétés. les molécules du virus peuvent alors pénétrer dans les microlésions de la peau. Plus l’hydratant est épais, mieux c’est.

D’autres messages présentent un ordre différent, c’est le cas par exemple d’un post du forum d’Algérie DZ daté du 12/04, par ailleurs raccourci de certains éléments.

Bien qu’il soit constitué de conseils qui évoquent ceux lu dans d’autres messages de ce type, comme celui du « chercheur de Shenzen », les transmetteurs de ce message ne modifient quasiment pas le contenu de ce qu’ils reçoivent (pour y ajouter, par exemple, leurs propres conseils). Ils se contentent, la plupart du temps, d’un copier-coller, d’un partage ou d’un transfert, ce qui explique que certaines formulations bancales liées à une mauvaise traduction subsistent parfois. Le contenu reste par ailleurs stable d’un pays à l’autre, changeant rapidement de langue via, sans doute, l’usage de Google Traduction. Ce qui explique le mot à mot de ces 3 versions :

Johns Hopkins University has sent this excellent summary to avoid contagion, share it because it is very clear: (Post Facebook du 17/04/20)

L’Université Johns Hopkins a envoyé cet excellent résumé pour éviter la contagion, partagez-le car il est très clair : (Post Facebook du 29/03/20)

La Johns Hopkins University ha inviato questo eccellente riassunto per evitare il contagio, condividilo perché è molto chiaro: (Publication italienne du 25/03/20)

Pour conclure

L’objet de cet article est un message qui est différent des autres chaînes de bons conseils par sa stabilité et sa longueur. Il s’ouvre sur un paragraphe de présentation experte, dont l’introduction confond, énorme bourde, ADN et ARN et dont la suite est fortement critiquée par des spécialistes : les experts consultés par AFP Factuel soulignent qu’il n’y a pas de modification du code génétique des cellules infectées, ni de modification de cellules devenant agressives et multiplicatrices.

Le Dr. Julian Leibowitz, autre expert du coronavirus, est lui professeur de pathogénie et d’immunologie microbienne dans la même université et répond à l’AFP :

Ces erreurs n’ont pas alerté les transmetteurs, souvent appartenant aux élites, qui ont souhaité partager le message. Ce qui indique bien le cloisonnement des savoirs caractéristique de nos sociétés complexes.

Ici, un exemple étonnant de billet de blog Mediapart d’un économiste spécialiste des questions de santé … qui prend au sérieux le message et ouvre une réflexion sur la nature des virus.

Mais est également lié à la situation exceptionnelle de pandémie que nous vivons.

Face à un virus pour lequel il n’existe ni vaccin ni traitement, le besoin d’information est immense. En 2020, le marché de l’information, hyper-complexe, est globalisé et fait intervenir sources officielles, médias et réseaux sociaux qui se répondent, se font écho ou se contredisent, s’influencent et vivent en symbiose. Des notions apparaissent et d’autres changent de sens dans ce nouveau monde : confinement, taux de létalité, pic épidémique, niveau d’immunité, courbe de contagion etc. Mais toutes comportent de sévères limitations qui en modifient la portée. Les scientifiques et experts – des virologistes et épidémiologistes aux macro-économistes – débattent, s’engagent dans des controverses, émettent des jugements contradictoires et semblent parfois surtout ajouter à la cacophonie plutôt que la clarifier.

Dans ce brouillard de la pandémie, qui rappelle le brouillard de la guerre qu’invoquait hier Clausewitz (Thompson, 2020), l’action, indispensable, précède l’information sûre. Nous courrons tous après des informations fiables qui n’existent guère. Et la tentation est grande de devenir un épidémiologiste en fauteuil (Warzel, 2020), parlant, tweetant, voire postant sur Facebook des commentaires et interprétations péremptoires sur des sujets qu’on est loin de comprendre pleinement. Ignorant précisément ce que nous ne savons pas, l’ignorance la plus dangereuse, nous opérons aux marges du plausible. Faits et graphiques du réel aboutissent à de fausses conclusions. Des articles des médias mêlent faits vérifiés et un zeste d’hypothèses aventureuses. Dans cette incertitude généralisée les rumeurs ne sont-elles pas le chemin vers l’inatteignable certitude ? En 1987, avant l’Internet, Jean-Noël Kapferer proposait une définition dynamique des rumeurs « l’émergence et la circulation dans le corps social d’informations soit non encore confirmées publiquement par les sources officielles soit démenties par celles-ci » (Kapferer 1987, p.25) qui se révèle très applicable à notre temps de confinement nourri par l’univers du Web.

Revenons au message JHU. Ce long texte réunit plusieurs niveaux de discours, du savant ou pseudo-savant :

Une molécule de protéine (ADN) recouverte d’une couche protectrice de lipides (graisses) qui, lorsqu’elle est absorbée par les cellules des muqueuses oculaires, nasales ou buccales, modifie leur code génétique (mutation) et les convertit en cellules de multiplicateurs et d’agresseurs.

Au familier :

Pour désinfecter et réutiliser un masque c’est parfait… quand on utilise les toilettes gardez même les ongles courts

Il mêle également le vrai, le faux et l’incertain. Nombre des conseils qu’il prodigue font écho à des recommandations ou des débats d’experts rapportés par les médias ou évoqués par des figures publiques. Paolo Toselli souligne, ainsi, la résurgence d’un débat autour de la nature du virus dans la presse espagnole, au moment de l’apparition de la chaîne dans les pays hispanophones. La question de l’utilisation des UV comme méthode de désinfection est elle aussi régulièrement évoquée par la presse, pour la désinfection des masques (avec un risque de mésusage, et donc de danger, pour les particuliers), utilisée par la Chine pour les transports publics, et à l’étude aux Etats-Unis pour ce qui concerne d’autres lieux publics, en utilisant les UVC, moins dangereux pour la peau. Le message JHU se présente ainsi comme la synthèse, maladroite mais sincère, de ces informations et transforme l’incertitude de certaines recommandations en affirmations.

C’est ce mélange même qui constitue une bonne forme, correspondant à nos attentes déboussolées. Un processus de suspension volontaire de l’incroyance s’enclenche, nous fait passer sur des assertions qui ne tiennent pas pour privilégier les conseils de bon sens et faire circuler l’ensemble du texte reçu.

On aimerait connaître l’auteur de cet heureux mélange, tomber sur ce Urtext, cette forme originelle dont la quête a hanté les études de folklore au début du XX° siècle, lorsque l’idéologie évolutionniste y régnait sans partage. Mais on ne trouvera pas ce texte original, ni son auteur. Le spécialiste des rumeurs doit éternellement répondre à la question, très en faveur chez les journalistes pressés, et qui semble effectivement logique : qui a créé cette rumeur, ce message ? Et il y répond que le créateur, inatteignable, ne compte pas ; ce qui importe ce sont les transmetteurs, les passeurs, ceux qui répètent la phrase, font suivre le message ou l’image. On fait suivre car on est touché, intéressé. Pas nécessairement convaincu, mais on ne sait jamais. Et bien sûr, en 2020, l’informatique fournit les outils pour des « faire suivre » faciles et rapides

L’auteur italien du démenti publié par Butac le 26 mars, conclut avec une grande justesse, en nous proposant pour les messages à venir la marche à suivre face à leur séduction  :

En fin de compte ce n’est pas un texte dangereux comme les autres, mais tout de même les informations qu’il contient sont au mieux erronées. Au risque de sembler un disque rayé [qui se répète] ne partagez pas les chaînes qui vous arrivent par WhatsApp, elles ne servent à rien et risquent de transmettre des informations fausses. Vous voulez partager quelque chose d’utile ? Allez sur les sites des institutions dédiées au sujet et faites des copier/coller ou si vous voulez faire passer le temps créez un meme avec des informations certifiées et faites-le tourner, en indiquant toujours le lien

Véronique Campion-Vincent et Eymeric Manzinali, le 24 avril 2020. Mise à jour le 8 mai 2020.

Sources :

Fine, Gary Alan, 1985. The Goliath Effect: Corporate Dominance and Mercantile Legends. The Journal of American Folklore. 1985. Vol. 98, n° 387, pp. 63‑84. DOI 10.2307/540877.

Kapferer, Jean-Noël. 1987. Rumeurs, le plus vieux media du monde. Seuil.

Thompson, D. 2020 “All the Coronavirus statistics are flawed”. The Atlantic, March 26.

Toselli, Paolo, 2020. L’eccellente riassunto anti-contagio: attenti a Cio’ che condividete! Ceravolc [en ligne]. 29 avril 2020. [Consulté le 7 mai 2020]. Disponible à l’adresse : https://www.leggendemetropolitane.eu

Warzel, C. 2020 “What we pretend to know about the Coronavirus could kill us”. The NY Times, April 3.

How a coronavirus « infodemic » is infecting the internet – CNN, [en ligne]. [Consulté le 24 avril 2020]. Disponible à l’adresse : https://edition.cnn.com/videos/business/2020/03/04/coronavirus-misinformation-infodemic-lon-orig.cnn-business

Fact-checking

Cette liste attribuée à l’institut Johns Hopkins mélange affirmations justes et trompeuses. Factuel [en ligne]. [Consulté le 7 mai 2020]. Disponible à l’adresse : https://factuel.afp.com/cette-liste-attribuee-linstitut-johns-hopkins-melange-affirmations-justes-et-trompeuses

Fact checking XV: ¿Son verdaderos algunos mensajes de WhatsApp de supuestos médicos que rondan en redes sociales? La Tercera [en ligne]. 20 mars 2020. [Consulté le 24 avril 2020]. Disponible à l’adresse : https://www.latercera.com/que-pasa/noticia/fact-checking-xv-son-verdaderos-algunos-mensajes-de-whatsapp-de-supuestos-medicos-que-rondan-en-redes-sociales/ORV5ANN5DBEZVFQAGBDP7VSCBA/

Did Johns Hopkins Publish This « Excellent Summary » of COVID-19 Advice?, [sans date]. Snopes.com [en ligne]. [Consulté le 24 avril 2020]. Disponible à l’adresse : https://www.snopes.com/fact-check/johns-hopkins-covid-summary/

Le presunte raccomandazioni della John Hopkins University contro il Coronavirus, 2020. Bufale [en ligne]. [Consulté le 24 avril 2020]. Disponible à l’adresse : https://www.bufale.net/le-presunte-raccomandazioni-della-john-hopkins-university-contro-il-coronavirus/

La catena WhatsApp della Johns Hopkins University. BUTAC – Bufale un tanto al chilo [en ligne]. 26 mars 2020. [Consulté le 24 avril 2020]. Disponible à l’adresse : https://www.butac.it/la-catena-whatsapp-della-johns-hopkins-university/

2 réponses sur « L’ « excellent résumé » de l’Université Johns-Hopkins contre le coronavirus »

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