Catégories
Complotisme

Le retour du « pizzagate »

Apparu en 2016 lors de la présidentielle américaine, le pizzagate fait son retour sur TikTok et parmi la communauté QAnon. Comment expliquer le succès de cette théorie qui mêle satanisme, pédophilie et complot des élites Démocrates ? C’est à lire dans ce premier volet consacré au pizzagate.

Aux origines du Pizzagate

Novembre 2016. A quelques jours de la présidentielle américaine, Wikileaks publie un ensemble de mails provenant de la messagerie de John Podesta, alors directeur de campagne d’Hillary Clinton. Des internautes s’empressent d’effectuer des recherches parmi la masse de messages et croient découvrir l’existence d’un vaste réseau pédophile orchestré par les Clinton.

Deux pistes se dessinent et finissent par se croiser : premièrement, John Podesta évoque dans de nombreux échanges différents types de nourriture, et notamment les pizzas, ce qui est vu comme suspect. Cheese pizza est effectivement un code utilisé par certains pédophiles pour parler de pornographie infantile (child pornography en anglais). Des internautes croient deviner l’existence d’un langage caché derrière des expressions comme pizza, hot-dog, pasta ou ice-cream. Elles seraient utilisées par John Podesta pour exprimer des demandes à caractère sexuel et pédophile :

Post 4chan daté du 3/11/16 et qui évoque le sens caché de certaines expressions employées par J. Podesta dans ses e-mails.

Il apparaît, deuxièmement, que James Alefantis, le patron du Comet Ping Pong, est un proche du directeur de campagne d’Hillary Clinton. Certains indices conduisent alors les internautes à penser qu’un vaste réseau pédophile se cache derrière les portes de la célèbre pizzeria de Washington D.C. Après avoir exploré le compte Instagram de James Alefantis, une photo où le restaurateur arbore un tee-shirt « J’aime L’Enfant » est par exemple trouvée. L’Enfant fait en réalité référence à L’Enfant Café-Bar, du nom de Pierre-Charles L’Enfant, ingénieur et architecte français à l’origine des plans de la capitale fédérale américaine. Les internautes spéculent également sur la forme du logo du Comet Ping Pong et d’autres commerces du quartier. Ils évoqueraient des symboles utilisés par les pédophiles pour afficher leurs préférences sur Internet :

En haut : logos utilisés, d’après un document du FBI révélé par WikiLeaks, par les pédophiles pour afficher leurs préférences sur Internet.
En bas : logo du Comet Ping Pong et de commerces situés à proximité de la pizzeria. (source : New York Times)

D’autres arguments complotistes sont rassemblés dans cet article du New York Times.

Pizzagate, Spirit Cooking et affaire Epstein

Le premier post à évoquer la piste du Comet Ping Pong mentionne une autre théorie complotiste née des fuites de mails de John Podesta : le fameux « spirit cooking », auquel Spokus a consacré un article en novembre 2016 :

Post 4chan du 3/11/16

Elle stipule que John Podesta et Hillary Clinton participent à des soirées satanistes sous le patronage de l’artiste serbe Marina Abramovic.

Publication d’Egalité & Réconciliation, datée du 4/11/16, évoquant le « spirit cooking »

Les théories du complot ne fonctionnent pas comme des récits isolés, et il n’est pas rare qu’un récit complotiste mentionne ou tente d’absorber un autre récit en cours de narration. Citer le spirit cooking rend plus plausible les accusations de satanisme qui sous-tendent le pizzagate. Nous verrons effectivement qu’outre la satisfaction des appétits pédophiles des élites, les réseaux de pédocriminalité visent, d’après les théoriciens du complot, à réaliser des sacrifices d’enfants dans le cadre de rituels satanistes.

Comme le remarquent les auteurs de Network Propaganda (2018), ce rapprochement entre les deux théories se retrouve dans une publication d’InfoWars datée du 4 novembre 2016, intitulée « ‘Spirit Cooking’: Clinton Campaign Chairman Practices Bizarre Occult Ritual » :

« Certains lient la révélation du spirit cooking aux allégations de ‘codes utilisés pour couvrir des activités de trafic d’enfants’ cachés derrière des noms d’aliments »

InfoWars reprend l’analyse développée par Cassandra Fairbanks dans 2 articles publiés sur We Are Change. Cette journaliste pour Sputnik insère l’histoire des « codes secrets » dans un contexte plus général : celui des accusations de pédophilie qui touchent les Clinton durant toute la campagne présidentielle de 2016. Certains supporters de Trump tentent, effectivement, de prouver que le couple s’est rendu sur l’île privée de Jeffrey Epstein, un milliardaire accusé d’avoir abusé de nombreuses mineures. Voir d’être à la tête d’un gigantesque réseau pédophile ou de fournir des proies à l’homme d’affaires. Or si Bill Clinton a effectivement voyagé avec Epstein (notamment dans le cadre de la Fondation Clinton), il n’est pas associé par la justice à ses crimes et rien ne prouve qu’il se soit rendu sur son île.

InfoWars joue, d’après Network Propaganda (2018), un rôle important dans la médiatisation du pizzagate et du spiritcooking. Ce média de l’alt-right se nourrit d’informations nées aux marges d’Internet et sélectionnées par d’autres voix et médias de l’alt-right moins influents, comme Cassandra Fairbanks.

QAnon et la renaissance du pizzagate

QAnon est souvent décrit comme un prolongement de la théorie du pizzagate. Cette théorie du complot, née en octobre 2017 à partir des publications d’un mystérieux utilisateur 4chan nommé Q Clearance Patriot, soutient que les institutions américaines sont gangrenées par un titanesque réseau pédophile et sataniste regroupant la CIA, les Démocrates, certaines personnalités médiatiques et des milliardaires. Donald Trump aurait été propulsé par l’armée pour démanteler cet État profond avec le soutien de « patriotes ». De vastes purges et procès seraient en préparation et sont fréquemment annoncés, tels des prophéties. Bien qu’elle ne touche qu’une minorité d’Américains, QAnon a aujourd’hui une certaine place dans la vie politique des États-Unis. Comme le révèle le New-York Times, des candidats pro-QAnon au Congrès sont soutenus officieusement par le Parti Républicain, et pourraient accéder à la Chambre des Représentants et au Sénat en novembre prochain.

En avril 2020, un documentaire reprend partiellement la thèse QAnon et contribue à faire renaître le pizzagate. La théorie de 2016 dépasse désormais le cadre de la pizzeria de Washington pour devenir le synonyme d’un complot pédosataniste global. Réalisé par l’ancien cascadeur Brad Martin, Out of Shadows enregistre actuellement plus de 17 millions de vues sur YouTube. Ce long-métrage se concentre sur Hollywood et les stratégies prêtées à la CIA pour influencer le contenu des programmes télévisés ou des films. L’agence de renseignement chercherait, par ces moyens « subliminaux », à contrôler et à « implanter » dans nos esprits des visions idéologiques et un agenda politique partagé par les puissants de ce monde. A partir des années 70, la sortie de films tels que L’exorciste ou Rosemary’s Baby correspondrait ainsi à la montée du satanisme parmi l’élite américaine. Pour des rituels occultes, ou pour satisfaire les envies contre-nature de cette élite, de gigantesques réseaux pédophiles auraient été crées ; le film prend ici exemple sur le pizzagate. Les artistes (comme Lady Gaga, endoctrinée par l’artiste Marina Abramovic que l’on retrouve dans la théorie du « spirit cooking ») seraient enrôlés de gré ou de force dans la promotion du satanisme. Ce serait la condition sine qua non de leur succès, les rebelles voyant leurs carrières anéanties.

Yummy de Justin Bieber : quand le pizzagate devient un jeu

Dans une autre théorie apparue en mai 2020, Justin Bieber semble justement être l’un de ces rebelles. D’après « PIZZAGATE y El terrorífico mensaje subliminal de Justin Bieber », vidéo YouTube vue plus de 7 millions de fois, l’artiste utiliserait le single « Yummy » pour dénoncer le pizzagate. Dans une publication Instagram, les lettres de Yummy ressemblent, effectivement, à des pizzas :

Quant au clip musical, il mettrait en scène des jeunes divertissant des adultes et des personnes très riches, assimilées à « l’élite qui consomme et rapine ». John Podesta apparaîtrait, enfin, comme un des personnages caricaturés :

A droite : John Podesta. A gauche : un des personnages de « Yummy » ressemblant (sic) à John Podesta d’après les complotistes.

Le succès de cette vidéo montre une certaine internationalisation du pizzagate. A travers Justin Bieber, la théorie du complot touche par ailleurs un public plus jeune, composé d’adolescents utilisant Instagram et TikTok pour communiquer. La vidéo hispanique ne sera d’ailleurs pas la seule source à faire de la star un « lanceur d’alerte » sur le pizzagate : d’après certains de ses fans, Justin Bieber aurait ainsi confirmé être une victime du réseau pédophile au cours d’une vidéo diffusée sur Instagram.

Le « signe » utilisé par Justin Bieber pour confirmer son statut de victime du pizzagate, d’après certains de ses fans.

« Dans cette vidéo, explique le New York Times, quelqu’un a posté un commentaire demandant à M. Bieber de toucher son bonnet s’il avait été victime d’un réseau pédophile connu sous le nom de pizzagate. Des milliers de commentaires ont été postés, et rien ne prouve que M. Bieber ait vu le message. » Il a toutefois suffit que la star fasse ce geste anodin pour déclencher un flux ininterrompu d’activité en ligne et pour que le hashtag #savebieber devienne un trending topic sur les réseaux sociaux.

Satanisme, pédophilie et perversion supposée des élites

« Dès l’Antiquité, des auteurs comme Sénèque ou Suétone ont dénoncé les perversions sexuelles des notables ou d’empereurs. » remarquent Véronique Campion-Vincent et Jean-Bruno Renard (2005). Au XVIIIe siècle, une rumeur initiée par les historiens français anti-russes fait ainsi de Catherine II de Russie une débauchée, « sexuellement si insatiable qu’elle avait même des relations avec des animaux et qu’elle mourut d’une étreinte trop brutale avec un cheval ! » La rumeur révolutionnaire fait, quant à elle, de Marie-Antoinette « une prostituée, une nymphomane, une mère incestueuse. »

Ce motif de la puissance sexuelle des élites se prolonge jusqu’à aujourd’hui, et rencontre dans le pizzagate l’imaginaire du complot. Les perversions des puissants s’organisent effectivement dans des réseaux tentaculaires, liant plusieurs sphères de pouvoir : finance, politique et milieu artistique. Elles touchent, par ailleurs, aux enfants, à une époque où la pédophilie est considérée comme le mal absolu. Rarement évoqué dans la première moitié du XXe siècle, le sujet entre au cœur du débat à partir des années 1990, marquées notamment par l’affaire Dutroux.

D’autres affaires révélées à partir de cette époque donnent une certaine aura de plausibilité au pizzagate. Les accusations contre Jeffrey Epstein sont fréquemment mentionnées. On peut évoquer aussi l’affaire Savile, du nom de cet animateur de la BBC accusé d’avoir commis des agressions sexuelles sur plusieurs centaines de personnes, en particulier des mineurs. Nombre de ces abus ont été perpétrés dans les locaux mêmes de la station publique britannique, ainsi que dans les hôpitaux et foyers que l’animateur soutenait via des œuvres caritatives.

Même si elles semblent venir du monde d’aujourd’hui, les accusations d’abus systématiques d’enfants ont toutefois des antécédents dans l’Histoire comme le rappelle le site américain Snopes, spécialisé dans les légendes urbaines. Au Moyen-âge on recense ainsi de nombreuses rumeurs de meurtres perpétrés par des juifs sur des enfants chrétiens à des fins rituelles. Dans le cas du pizzagate, ce sont les élites progressistes et « mondialistes » qui sont visées et accusées d’enlever des enfants pour leur propre plaisir ou pour accomplir des rites sataniques. Des récits voisins du pizzagate évoquent, par ailleurs, l’extraction d’une substance anti-vieillissement à partir du sang des enfants kidnappés, ce qui n’est pas sans évoquer les rumeurs de vampirisme touchant quelques figures historiques. La comtesse hongroise Elisabeth Bathory (1560-1614) a ainsi été accusée de se baigner dans le sang de ses victimes pour conserver sa jeunesse.

Cet aspect « sataniste » du pizzagate semble anachronique vu de France. Il s’inscrit pourtant dans une histoire récente. Au début des années 1980, les États-Unis sont touchés par un phénomène connu sous le nom de « paniques satanistes ». De nombreux récits, pour certains diffusés dans des émissions télévisées à succès, affirment l’existence de puissantes sectes satanistes « qui torturent, tuent, brûlent des bébés par milliers » explique Véronique Campion-Vincent (1993). Ils sont liés notamment à une vague d’accusations de mauvais traitements dans des crèches et jardins d’enfants perpétrés, selon des thérapeutes et psychiatres, au cours d’abus rituels satanistes. Des innocents seront condamnés à la suite de ces scandales ; nombre d’entre-eux sont aujourd’hui acquittés. L’essor du heavy metal, qui reprend une esthétique sataniste, ou encore du jeu de rôle Donjons & Dragons alimentent la panique : on prétend qu’ils sont des moyens déguisés de recrutement pour les sectes adoratrices du Malin ou poussent les adolescents au suicide.

En conclusion

Le succès du pizzagate repose sur des motifs pour certains immémoriaux et qui traduisent, pour d’autres, des angoisses propres à nos sociétés modernes : peur du « stranger danger » et craintes liées à la sécurité des enfants que l’on retrouve, par exemple, dans les rumeurs de kidnappings en camionnette blanche ; défiance à l’égard des élites et institutions … etc.

Comme de nombreuses théories du complot nées sur Internet, le pizzagate invite par ailleurs les internautes à mener leur propre investigation et à partir en quête d’indices nichés dans les milliers de mails hébergés par Wikileaks ou dans les publications Instagram de Justin Bieber. Cette dimension ludique est une autre clé pour comprendre son succès. Des mille-feuilles argumentatifs se forment alors rapidement et sont figés par l’écrit. Les internautes, à la fois consommateurs et acteurs, apportent leurs pierres à l’édifice ; c’est ce que Gérald Bronner appelle la « mutualisation des arguments de la croyance » (2013).

Ils ont le privilège d’appartenir à une communauté de « chercheurs de vérité », de voir la réalité au-delà des apparences grâce au décryptage des symboles cachés. Cette recherche prend une dimension spirituelle dans Out of the Shadows. Le réalisateur du film Brad Martin explique avoir rencontré Dieu à la suite d’une vie d’aveuglement et de succès à Hollywood. Un accident arrête effectivement sa carrière et une thérapeute du planchier pelvien lui propose de prier pour chasser le mal qu’elle voit en lui. Il décrit cette rencontre comme un éveil : les écailles tombent de ses yeux et il devient alors ce « chercheur de vérité », avide de découvrir la réalité telle qu’elle est.

Sources :

« Alt Right Conspiracy Theorists Obsess Over Comet Ping Pong ». s. d. Washington City Paper. Consulté le 23 juillet 2020. https://www.washingtoncitypaper.com/food/blog/20840980/alt-right-conspiracy-theorists-obsess-over-comet-ping-pong.

« Couple Exonerated in “Satanic Panic” Child Ritual Abuse Case ». s. d. Snopes.Com. Consulté le 7 août 2020. https://www.snopes.com/news/2017/06/23/satanic-panic/.

« Day-Care Sex-Abuse Hysteria ». 2020. In Wikipedia. https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Day-care_sex-abuse_hysteria&oldid=968665968.

Benkler, Yochai, Robert Faris, et Hal Roberts. 2018. The Propaganda Pipeline: Hacking the Core from the Periphery. Network Propaganda. Oxford University Press. Consulté le 8 août 2020. https://oxford.universitypressscholarship.com/view/10.1093/oso/9780190923624.001.0001/oso-9780190923624-chapter-7.

Bronner, Gérald. 2013. « La mutualisation des arguments de la croyance ». In La démocratie des crédules, 93-96. Paris: PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE – PUF.

Véronique Campion-Vincent, et Jean-Bruno Renard. 2002. « Rumeurs et légendes sexuelles ». In De source sûre : nouvelles rumeurs d’aujourd’hui, 217‑58. Payot.

Campion-Vincent, Véronique. 1993. « Démonologies dans les légendes et paniques contemporaines ». Ethnologie française 23 (1): 120‑30.

Gold, Michael. 2019. « Bill Clinton and Jeffrey Epstein: How Are They Connected? » The New York Times, 9 juillet 2019, sect. New York. https://www.nytimes.com/2019/07/09/nyregion/bill-clinton-jeffrey-epstein.html.

« Is Justin Bieber’s “Yummy” Video Secretly about Pizzagate? » 2020. The Daily Dot. 17 janvier 2020. https://www.dailydot.com/layer8/justin-bieber-yummy-conspiracies-pizzagate/.

Kang, Cecilia, et Sheera Frenkel. 2020. « ‘PizzaGate’ Conspiracy Theory Thrives Anew in the TikTok Era ». The New York Times, 27 juin 2020, sect. Technology. https://www.nytimes.com/2020/06/27/technology/pizzagate-justin-bieber-qanon-tiktok.html.

McIntire, Mike, et Kevin Roose. 2020. « What Happens When QAnon Seeps From the Web to the Offline World ». The New York Times, 9 février 2020, sect. U.S. https://www.nytimes.com/2020/02/09/us/politics/qanon-trump-conspiracy-theory.html.

« Pizzagate ». s. d. Know Your Meme. Consulté le 23 juillet 2020. https://knowyourmeme.com/memes/pizzagate.

Pope, Maria. 2020. « “Trump Haters Are Paedophiles”: Inside QAnon, the Conspiracy Aiming to Put Hollywood behind Bars ». The Telegraph, 22 juillet 2020. https://www.telegraph.co.uk/music/artists/trump-haters-paedophiles-inside-qanon-conspiracy-aiming-put/.

Rosenberg, Matthew, et Jennifer Steinhauer. 2020. « The QAnon Candidates Are Here. Trump Has Paved Their Way. » The New York Times, 14 juillet 2020, sect. U.S. https://www.nytimes.com/2020/07/14/us/politics/qanon-politicians-candidates.html.

« Satanic Ritual Abuse ». 2020. In Wikipedia. https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Satanic_ritual_abuse&oldid=970402936.

« The Roots of “Pedophile Ring” Conspiracy Theories ». s. d. Snopes.Com. Consulté le 3 août 2020. https://www.snopes.com/news/2018/09/02/roots-pedophile-ring-conspiracy-theories/.

« Un siècle de pédophilie dans la presse (1880-2000) : accusation, plaidoirie, condamnation – Société pour l’histoire des médias ». s. d. Consulté le 7 août 2020. http://www.histoiredesmedias.com/Un-siecle-de-pedophilie-dans-la.html.

Washington, District of Columbia 1100 Connecticut Ave NW Suite 1300B, et Dc 20036. s. d. « PolitiFact – Evidence Ridiculously Thin for Sensational Claim of Huge Underground Clinton Sex Network ». @politifact. Consulté le 23 juillet 2020. https://www.politifact.com/factchecks/2016/nov/04/conservative-daily-post/evidence-ridiculously-thin-sensational-claim-huge-/.

5 réponses sur « Le retour du « pizzagate » »

Laisser un commentaire