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Complotisme

QAnon #1 : Les révélations de Q., entre prophéties et jeu de piste

QAnon est une théorie complotiste apparue dans le sillage du pizzagate en 2017, aux États-Unis. Elle met en scène la lutte de Donald Trump contre un complot mondial, souvent désigné comme la « cabale » (the cabal). Cet État profond regrouperait les élites mondialistes & pédo-satanistes et est animé des pires intentions : détruire la liberté américaine et soumettre les USA à un gouvernement mondial (Zuckerman, 2019).

Dans ce premier épisode de notre série sur QAnon, retour sur l’énigmatique Q qui, par ses posts sur 4chan et 8kun, a donné naissance à cette théorie du complot devenue mouvement politique.

28 Octobre 2017. L’arrestation d’Hillary Rodham Clinton est imminente, croît savoir un utilisateur identifié par l’ID BQ7V3bcW sur 4chan. Il faudrait même « s’attendre à des émeutes massives organisées en riposte* ». Dans un autre message, posté sur une conversation de la section /pol (politiquement incorrect) du forum anonyme, il s’interroge : « Pourquoi POTUS [President Of The United States] s’entoure t-il de généraux ? » Réponse, pour ceux qui savent lire entre les lignes : prévenir un coup d’État de la cabale et organiser son démantèlement.

(source : QAnon.pub)

Les bases de la théorie QAnon sont posées. Il faudra cependant attendre d’autres publications sur 4chan pour voir apparaître « Q », le sobriquet adopté par l’individu ou le collectif derrière QAnon. Et pour voir se développer cet univers où s’affrontent la terrifiante cabale pédo-sataniste qui gouverne les États-Unis en sous-main et les patriotes menés par Donald Trump.

Les patriotes contre la cabale pédo-sataniste

Un État profond réunissant l’élite culturelle, économique…

Quelle est donc cette cabale ? Qui y appartient ? Une bonne partie des Démocrates, ainsi que certains Républicains, comme les Bush père et fils. Ils sont rejoints par des membres de l’élite culturelle et économique, notamment les Rothschild ou le milliardaire Georges Soros. Le but de la cabale serait d’imposer aux États-Unis et au reste du monde une idéologie mondialiste, aboutissant à la disparition des nations au profit d’un gouvernement mondial et pédo-sataniste. Les partisans de QAnon croient effectivement en l’existence de vastes réseaux pédophiles destinés à satisfaire les envies contre-nature de l’élite mondialiste ou à extraire des enfants pris au piège de ces réseaux une substance psychotrope et anti-vieillissement : l’adénochrome. Cette dernière serait prisée par des stars comme Madonna :

Les enfants-otages serviraient par ailleurs de sacrifices humains au cours de cérémonies à la gloire de Satan.

Aux USA, la cabale contrôlerait les médias mainstream et certaines institutions comme le FBI ou la CIA. Elle agirait ainsi comme un État profond (deep state), un État dans l’État qui tiendrait les rênes du pouvoir en coulisses, au mépris des citoyens américains. Elle leur cacherait la vérité grâce aux fake news des médias. Les productions d’Hollywood et de la culture pop serviraient, quant à elles, à endoctriner la population par la promotion du satanisme et de modes de vie décadents, affaiblissant la structure familiale traditionnelle. Cette idée est particulièrement développée dans le documentaire pro-QAnon Out of Shadows (2020).

… et tous les présidents américains avant Trump

L’origine de ce complot serait assez ancienne ; selon les partisans de QAnon, tous les présidents américains depuis John Fitzgerald Kennedy auraient appartenu à la cabale. D’après Joe M, l’un des contributeurs du livre QAnon : An Invitation to the Great Awakening (2019), JFK « connaissait leurs intentions à notre égard et voulait les combattre. Malheureusement, il n’avait aucune idée de la puissance qu’ils avaient acquise ». Reagan aurait également tenté de s’opposer à la cabale, sans succès. Jusqu’à l’avènement de Donald Trump.

Trump, grâce à son honnêteté, aurait été convaincu par l’armée américaine de se présenter à la présidentielle de 2016. L’armée serait une des rares institutions à ne pas être tombée entre les griffes de la cabale. Et elle a besoin d’un Commander in chief acquis à sa cause pour déclencher une vague d’enquêtes et d’arrestations sans précédent dans le but de défaire l’État profond. Cet événement spectaculaire est appelé the storm dans le langage QAnon, en référence à un phrase énigmatique prononcée le 6 octobre 2017 par Donald Trump devant des journalistes. Trump a effectivement prédit, face caméra, le « calme avant la tempête » avant de se rendre à un dîner avec des chefs militaires et leurs épouses. Une phrase qui a laissé perplexe nombre de médias. Calm before the storm est également le nom du sujet 4chan qu’utilisera Q à ses débuts pour poster ses messages.

L’identité du mystérieux Q

  • Un proche du pouvoir ?

C’est pour coordonner tous les patriotes prêts à rejoindre Trump dans la bataille, et pour les informer secrètement du déroulement des opérations, que Q posterait ses messages sur 4chan, puis sur 8chan (devenu aujourd’hui 8kun). Q est effectivement un government insider, un personnage proche du pouvoir présidentiel et qui a accès à des documents classifiés. La lettre « Q », qui sert de sobriquet à cet agent mystérieux, désigne d’ailleurs un haut niveau d’accès (clearance) à des données sensibles. Cet accès est délivré par le U.S. Department of Energy qui s’occupe, entre autres, du programme américain de sûreté nucléaire. Q en bénéficierait. Le suffixe « Anon », qui se retrouve dans « QAnon », fait quant à lui référence à l’anonymat de cet informateur.

  • Trump lui-même?

La position exacte de Q dans les organes de pouvoir est sujette à débat au sein de la nébuleuse QAnon. Au début de la théorie, expliquent SpaceShot76 et RedPill78 (2019), certains partisans voyaient derrière Q Donald Trump lui même. Dans son 34e post, Q utilise effectivement l’expression « My fellow americans », adresse utilisée par les présidents américains dans leurs discours à la population. Le 35e post est, lui, signé « 4, 10, 20 » soit la position des lettres D, J et T dans l’alphabet pour « Donald J. Trump ». Q est toutefois aujourd’hui plutôt présenté comme un individu ou une cellule proche du président américain, membre du renseignement militaire. Cette proximité se traduirait dans les coïncidences entre certains posts de Q et les tweets ou paroles de Donald Trump.

Le 29 janvier 2018, un anonyme sur 8chan demande à ce que Donald Trump insère « tip top » dans son discours sur l’Etat de l’Union prévu le lendemain comme signe de reconnaissance adressé à QAnon.
Trump ne prononcera l’expression qu’en avril 2018 au moment de Pâques. Q. s’attribue alors le mérite de cette reprise … Mais comme le démontre Metabunk, « tip top » est une expression récurrente dans les prises de parole du président américain.

Les prédictions de Q

La capacité de Q à prédire des événements réels est une des illustrations de l’accès de Q à des informations classifiées autant que de sa clairvoyance. « Future proves past » dit l’adage QAnon ; les événements futurs trouvent un écho dans les posts passés et viennent prouver la véracité des dires de Q.

Le 14 novembre 2017 Q intègre ainsi le « Notre Père » dans une publication, trois semaines avant que le Pape François n’exprime le souhait de changer la traduction de cette prière chrétienne pour remplacer « lead us not into temptation » (« ne nous soumet pas à la tentation ») par « do not let us fall into temptation » (« ne nous laisse pas entrer en tentation »), remarquent SpaceShot76 et RedPill78 (2019). Ce changement dans le Notre Père n’a toutefois rien de récent : il se retrouve dans la version française de la prière dès 2013 d’après La Croix.

Des erreurs sanctionnées

Beaucoup de prédictions de Q se révèlent, par ailleurs, fausses ; en premier lieu les arrestations maintes fois annoncées de personnalités membres de la cabale ou l’avènement de la tempête (the storm). Ces échecs sont parfois rationalisés par les partisans de QAnon : des explications viennent ainsi s’ajouter pour expliquer que telle arrestation n’a pas eu lieu en raison d’une résistance plus forte que prévue de la cabale. En 2019, ils sont toutefois en partie responsables de la perte de vitesse du mouvement, explique Ethan Zuckerman au Monde (2020) :

La première phase de QAnon était centrée sur la théorie selon laquelle [le procureur spécial chargé de l’enquête sur l’ingérence russe] Robert Mueller n’enquêtait pas sur Donald Trump, mais qu’il travaillait avec lui main dans la main pour lutter contre le « grand complot ». Tout devait être révélé à la publication du rapport Mueller, mais le rapport a été publié, et la « tempête » promise n’est jamais venue. »

L’affaire Jeffrey Esptein

L’arrestation de Jeffrey Epstein en 2020 constitue, toutefois,

un incroyable coup de chance […]. Un homme arrêté pour de multiples suspicions de viol sur mineures, qui était en plus un homme puissant, photographié avec les Clinton, avec Trump, qui semblait avoir des connexions avec Bill Gates, et qui en plus meurt en prison dans des circonstances troubles ! L’affaire Epstein a fourni le carburant pour rallumer la flamme de Q.

Les liens entre les Clinton et Epstein sont d’ailleurs évoqués dans deux théories pré-QAnon apparues en 2016, le pizzagate et le spirit cooking, comme nous l’expliquions dans Spokus.

La pandémie de coronavirus attirera de nouveaux adeptes parmi les communautés des médecines alternatives ; une des particularités de QAnon est effectivement d’être une « big tent conspiracy theory » (Zuckerman, 2019), une méga-théorie du complot qui absorbe d’autres théories touchant à la vaccination ou à la 5G à l’intérieur de son propre récit.

Des « crumbs » au « bread »

Un langage énigmatique

Les prédictions et informations secrètes délivrées par Q ne sont pas livrées « tout-cuit » à ses adeptes mais sous forme de messages cryptiques appelés « miettes » (crumbs) et que les partisans de QAnon doivent assembler et interpréter pour les transformer en « pain » (bread). Q s’en justifie dans un post daté du 31/10/17 : « I can hint and point but cannot give too many highly classified data points » (« Je peux pointer ou faire allusion à des choses mais je ne peux pas donner trop de données classifiées »).

Ses publications prennent, la plupart du temps, la forme de questions, comme autant de pistes à explorer ponctuées par des expressions récurrentes comme « Why is that relevant ? » ou « Follow XX » (XX désignant une personnalité ou une piste importante). L’usage d’un style télégraphique et d’abréviations comme « MSM » pour désigner les mainstream media ou POTUS (President of the United States) fait penser à un langage d’espion et entretient le mystère. Les personnalités sont par ailleurs désignées par leurs initiales : « HRC » pour Hillary Rodham Clinton ou « BO » pour Barack Obama. A contrario, le FBI ou la CIA sont les « (3) letter agencies » à combattre.

A interpréter soi-même

« L’audience des récits publiés sur Internet ne veut pas lire, elle veut écrire. Elle ne veut pas qu’on lui fournisse des réponses, elle veut les chercher par elle-même » analyse l’auteur Walter Kirn (Zuckerman, 2019). Plutôt que de suivre passivement les méandres de l’esprit d’un théoricien du complot, les partisans de QAnon saisissent les quelques bribes laissées par Q dans ses messages et les interprètent en détail. Ils vont, par ailleurs, chercher dans la réalité tout ce qui peut évoquer les théories élaborées par Q et la communauté QAnon.

Dans un post du 21/11/17, Q invite ainsi ses partisans à « suivre le Hibou et la tête en forme de Y partout dans le monde » (« Follow the Owl & Y head around the world »). Les partisans de QAnon se lancent alors dans une vaste « chasse au trésor », cherchant à identifier ces deux symboles associés au satanisme parmi des photos de célébrités (Berkowitz, 2020).

Index et auriculaire levés, doigts repliés en un 6 placé devant l’œil forment, d’après QAnon, des signes d’allégeance à Satan. Il en est de même pour toute référence à la figure du hibou. En réalité, il est facile de trouver des photographies de Trump faisant les cornes du diable ou le 6 du nombre de la Bête (666) de la main (Berkowitz, 2020).

De la guerre numérique au « Great Awakening »

« Nous sommes devenus connectés, traçables, surveillés mais EUX AUSSI. Ils sont devenus, comme nous, dépendants aux mails, aux SMS et aux messages instantanés » explique John M (2019). Les partisans de QAnon participent à la guerre que mène Donald Trump en révélant l’implication de personnalités dans la cabale et leurs crimes au grand public grâce à la quête d’indices cachés dans les images ou messages. Ils créent par ailleurs une contre-propagande pour s’opposer à celle des mainstream media (Chandler, 2020), notamment grâce aux mèmes internet. La guerre IRL (in real life) se double d’une guerre numérique.

WWG1WGA (ici représenté sur un sticker vendu sur Amazon) pour « Where We Go One, We Go All » est le slogan le plus emblématique de QAnon. Il est tiré du film White Squall (1996) et attribué par erreur par les partisans de QAnon à JFK.

Dans cette guerre, le great awakening est décrit comme l’événement qui suivra the storm, un revival spirituel et culturel au cours duquel le monde ouvrira les yeux sur la vérité dépeinte par Q et la communauté QAnon (QAnon Anonymous, 2018). Cette découverte est qualifiée de red pilling, en référence à la pilule rouge dans Matrix (1999), qui représente l’accès à un degré supérieur de compréhension du monde, débarrassé des illusions qui brouillent la juste perception de la réalité. Dans le film des sœurs Wachowski, cet accès à la Vérité a une dimension spirituelle et s’inspire de la doctrine bouddhique de l’éveil. La théorie QAnon brouille, quant à elle, les pistes entre éveil politique et spirituel.

Entre mouvement politique et religieux

QAnon peut être décrit comme un mouvement politique mais également comme un mouvement religieux basé sur un texte qui, par ses nombreuses anaphores et répétitions, l’usage de phrases verbales et d’assertions, l’insertion de prières, tend parfois vers la poésie ou l’écrit prophétique :

Comme dans certaines religions, l’herméneutique, l’interprétation personnelle et collective des textes, tient une place presque aussi importante que les textes eux-mêmes et relie les adeptes entre-eux. A l’inverse de certaines églises comme la Scientologie, « personne n’est désigné comme leader spirituel » remarque toutefois Ethan Zuckerman (2020). Le chercheur voit en QAnon un mouvement démocratique. « Donald Trump y joue un rôle à part, Q est chargé de transmettre les révélations, mais le prêtre, c’est vous ! […] QAnon est un jeu ; si votre interprétation des prédictions est ‘meilleure’ que celle des autres, vous êtes récompensé par de l’attention, et même de l’argent. »

Un fonctionnement démocratique laissant place aux contributions individuelles

Cette horizontalité est caractéristique d’un mouvement né sur Internet. Dans le champ politique, on pourrait comparer son organisation à celle des gilets jaunes. Des figures comme Priscillia Ludosky émergent et tiennent effectivement leur légitimité du succès rencontré par leurs productions sur les réseaux. Elles ne sont toutefois pas des véritables leaders, plutôt des influenceurs dont la parole est écoutée et appréciée. L’aspect démocratique de ces mouvements s’oppose à des institutions démocratiques au sein desquelles les citoyens ne se sentent plus représentés, et explique en partie leur succès actuel et leur longévité. La réussite plus spécifique de QAnon réside dans la place faite aux interprétations et contributions individuelles. Ce dernier élément fait de cette théorie un récit qui s’adapte avec souplesse aux soubresauts de l’actualité, agrège théories passées ou émergentes dans un méga-complot qui, même après la défaite de Donald Trump à la présidentielle de 2020, ne risque pas de disparaître de si tôt.

*Traduit par l’auteur de l’article.

Image à la Une : Geoff Livingston. Contre-manifestante à une protestation de Black Lives Matter. Washington, novembre 2020. (source : FlickR, image sous licence Creative Commons CC-BY-NC-ND 2.0)

Sources

Berkowitz, Reed. 2020. “A Game Designer’s Analysis Of QAnon.” Medium. November 21, 2020. https://medium.com/curiouserinstitute/a-game-designers-analysis-of-qanon-580972548be5.

Chandler, Kylar. 2020. “Where We Go 1 We Go All: A Public Discourse Analysis of QAnon.” McNair Scholars Research Journal 13 (1). https://commons.emich.edu/mcnair/vol13/iss1/4.

Landler, Mark. 2017. “What Did President Trump Mean by ‘Calm Before the Storm’? (Published 2017).” The New York Times, October 6, 2017, sec. U.S. https://www.nytimes.com/2017/10/06/us/politics/trump-calls-meeting-with-military-leaders-the-calm-before-the-storm.html.

Lesegretin, Claire. 2017. “Le nouveau « Notre Père » entrera en vigueur le 3 décembre.” La Croix, March 31, 2017. https://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Actualite/France/Le-nouveau-Notre-Pere-entrera-vigueur-3-decembre-2017-03-31-1200836321.

Manzinali, Eymeric. 2020a. “Le complotisme au temps du corona.” Spokus (blog). May 26, 2020. https://spokus.eu/complotisme-corona/.

———. 2020b. “Le retour du ‘pizzagate.’” Spokus (blog). August 8, 2020. https://spokus.eu/pizzagate/.

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“Srs Bsns: Explaining QAnon And The Ongoing War Between Social Media Companies And Their Attempts To Stem Its Tide.” n.d. Know Your Meme. Accessed December 21, 2020. https://knowyourmeme.com/editorials/srs-bsns-explaining-qanon-and-the-ongoing-war-between-social-media-companies-and-their-attempts-to-stem-its-tide.

West, Mike. 2018. “Debunked: ‘Tip Top’ as a QAnon Clue from Trump [He’s Said It Before].” Metabunk. 2018. https://www.metabunk.org/threads/debunked-tip-top-as-a-qanon-clue-from-trump-hes-said-it-before.9921/.

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Contenus produits par le mouvement QAnon :

Martin, Brad. 2020. Out Of Shadows. https://www.youtube.com/watch?v=E0kiPj_mebQ.

“Q.” n.d. Accessed December 23, 2020. https://qanon.pub/.

The Book of Q. 2017.

WWG1WGA. 2019. QAnon: An Invitation to The Great Awakening. Relentlessly Creative Books.

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