Une princesse russe aurait promis un legs à qui serait capable de passer un an et un jour dans la chapelle élevée sur sa tombe au Père-Lachaise. Cette légende du XIXe fait l’objet d’un passionnant ouvrage de l’historienne Stéphanie Sauget (Le cercueil de verre du Père-Lachaise, CNRS Éditions, 2023, 336 p.), que le sociologue et spécialiste des légendes urbaines Jean-Bruno Renard a lu pour notre plus grand plaisir !
En janvier 1894, la revue d’études folkloriques La Tradition publia un article de Frédéric Ortoli sur une étonnante légende qui circulait à Paris en cette fin du XIXe siècle1. Elle était présentée ainsi :
On se souvient peut-être qu’en 1889 ou 1890, une légende commença à courir dans la presse, d’après laquelle une princesse russe aurait laissé un legs de cent mille à un million de francs à la personne qui consentirait à passer un an et un jour dans la chapelle élevée sur sa tombe au Père-Lachaise. La morte était exposée, disait-on, dans un cercueil de verre (…). Plusieurs personnes avaient tenté l’épreuve, mais (…) toutes avaient dû y renoncer. Il paraît qu’elles auraient perçu des bruits mystérieux et vu des apparitions.
Frédéric Ortoli, « La légende du Père-Lachaise », La Tradition, t. VIII, n° 82-83, janvier-février 1894, p. 10-12.
Frédéric Ortoli avait consulté chez le conservateur du cimetière du Père-Lachaise le dossier de lettres envoyées par des candidats à l’insolite veillée funèbre. Près de cent vingt ans plus tard, l’historienne Stéphanie Sauget ouvre à son tour le dossier de correspondance. C’est le départ d’une passionnante recherche sur cette légende, qui le méritait bien.
Passons rapidement sur les questions de terminologie. S. Sauget exprime ses réticences envers la dénomination « légende urbaine », lui préférant l’expression « légende contemporaine » parce qu’elle considère que l’histoire du cercueil de verre « n’est pas spécifiquement urbaine et ne renvoie pas du tout au cadre général de la ville » (p. 8-9). On répondra d’une part, comme l’admet d’ailleurs l’auteure, que le cimetière du Père-Lachaise est bien intra-muros depuis 1860, et qu’il ne fait pas de doute que l’histoire appartient bien au légendaire parisien. D’autre part, nous rappellerons qu’une « légende urbaine » n’est pas nécessairement « citadine » puisqu’il y a des légendes urbaines dans les campagnes, par exemple les rumeurs de « lâchers de vipères ». Dans l’expression « légende urbaine », le mot « urbain » signifie « moderne », par opposition à « traditionnel ». La ville étant emblématique de la modernité. Quoi qu’il en soit, « légende urbaine », « légende contemporaine » ou encore « rumeurs », cela importe peu finalement. Le choix des termes sert à souligner tel ou tel aspect d’un même phénomène : « légende urbaine » met l’accent sur son appartenance à la modernité, « légende contemporaine » souligne son appartenance au temps présent et le mot « rumeur » désigne la période de circulation intense de la légende.
En revanche, il est inexact de dater de 1894 l’utilisation par les folkloristes de l’expression « légende contemporaine » et d’affirmer que Frédéric Ortoli est « le premier à faire un usage savant de ce terme » (p. 7). En effet, on ne trouve nullement cette expression dans l’article en question et ce n’est qu’en juin 1896 que sera créée dans la Revue des traditions populaires une rubrique intitulée « Légendes contemporaines » consacrée à la formation de récits légendaires dans les temps modernes, bientôt suivie par une rubrique semblable dans la revue Mélusine en 1898.
Mais ces remarques ne diminuent en rien la grande qualité de l’ouvrage de Stéphanie Sauget, qui nous permet d’appréhender la légende du cercueil de verre dans les dimensions principales de l’analyse des légendes : sa diffusion chronologique et géographique, son degré de véracité, son origine et enfin l’interprétation mythologique que l’on peut en faire.
1. La diffusion internationale de la légende
En bonne historienne, S. Sauget s’appuie sur des archives d’époque, à savoir la collection de lettres de candidature pour cette veillée funèbre et les articles de presse relatant la légende.
A. Les lettres de candidature
D’une correspondance qui a dû être plus volumineuse, il ne reste aujourd’hui que 63 lettres, que l’auteure exploite au maximum. Elle a d’ailleurs la bonne idée d’en reproduire une vingtaine en Annexe. 44 lettres, soit environ 70 %, proviennent d’Amérique du Nord (USA et Canada) et 19, soit environ 30 %, d’Europe, réparties de manière décroissante entre Allemagne, Belgique francophone, France, Italie et Autriche-Hongrie. Il est vraisemblable, comme en témoigne Ortoli, que les lettres en provenance de Belgique et de France ont été en réalité plus nombreuses mais qu’elles n’ont pas été conservées au profit d’un courrier plus « exotique ». Toutefois, même si l’échantillon des lettres n’est sans doute pas représentatif, il apparaît nettement que la légende a connu une large diffusion dans les pays occidentaux. Les lettres archivées ont été envoyées entre le 23 septembre 1893 et le 7 juin 1937, avec une période culminante de trois mois de début novembre 1893 à fin janvier 1894, puis des apparitions brèves et épisodiques dans les années 1900-1930.
Je souhaiterais apporter ici un petit rectificatif. S. Sauget écrit p. 16, sans citer sa source, que j’aurais laissé entendre qu’en 1982 des lettres de candidature parvenaient encore au bureau du Père-Lachaise : je n’ai jamais écrit ou déclaré cela. Ce qui est ennuyeux est que cette inexactitude a été reprise dans un article récent de Ouest-France : voilà comment une rumeur s’ajoute à une rumeur !
Le profil sociologique des candidats est très intéressant : ce sont surtout des hommes (54 hommes pour 9 femmes, veuves ou célibataires), d’une trentaine d’années, mariés, actifs dans des professions très variées (ouvriers, employés, gens de lettres, soldats). En revanche, il n’y a pas de paysans, qui constituent pourtant encore la majorité de la population. La motivation des candidats est manifestement l’appât du gain. D’ailleurs, de nombreuses lettres expriment des inquiétudes sur qui paiera les frais de transport et les charges de nourriture. Enfin, près de 75 % des auteurs des lettres (47 sur 63) déclarent avoir pris connaissance de la demande de la Princesse russe par les journaux, plusieurs correspondants allant jusqu’à joindre la coupure de presse à leur courrier.
B. La presse
L’étude de la presse complète et enrichit ce que nous apprend le dépouillement de la correspondance. L’article de journal le plus ancien déniché par S. Sauget est un entrefilet dans le journal français La Justice du 19 septembre 1893.
L’information sera reprise dans L’Univers du 21 septembre 1893 puis dans la presse régionale. La presse francophone belge s’empare du sujet à partir du 22 septembre et lui donne un large écho. Dès octobre 1893, la légende commence à se diffuser en Amérique du Nord : le New York Tribune du 22 octobre 1893, puis des journaux de Chicago, notamment le Chicago Daily Tribune du 25 octobre 1893, d’où se répandra la légende dans la presse des autres États américains. Le Canada est touché en novembre 1893. La presse germanophone diffuse la légende à partir du 15 novembre 1893 dans l’empire austro-hongrois et en Allemagne. En France, les articles de Frédéric Ortoli dans Le Petit Temps du 7 décembre 1893 et dans Le Petit Parisien du 31 décembre 1893 soulignent le caractère imaginaire de la légende. Puis c’est la presse anglaise à partir du 25 décembre 1893, lorsque The London Standard dénonce « An Extraordinary Hoax ». La légende est alors reprise dans les pays anglophones de l’hémisphère sud comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
De janvier à avril 1894, l’histoire fait tache d’huile aux États-Unis et en Europe, en étant plutôt présentée comme un canular.
C. La réapparition épisodique de la légende au début du XXe siècle
Qu’il s’agisse de la correspondance ou de la presse, des attestations ultérieures et épisodiques de la légende peuvent être observées en 1905 dans le journal français La Presse, en 1914 dans un article du Chicago Sunday Tribune, repris au Canada britannique, en Australie et en Nouvelle-Zélande, en 1926 avec la lettre d’un légionnaire français en provenance du Maroc et à la fin des années 1930 avec la presse anglaise et autrichienne ainsi que le courrier d’un écrivain berlinois en date du 7 juin 1937.
Avec raison, S. Sauget insiste sur le rôle primordial joué par la presse dans la diffusion de la légende. La presse est LE média par excellence de tout le XIXe siècle, avant que n’apparaisse la concurrence de la radio, de la télévision, de l’Internet et des réseaux sociaux.
2. Le degré de véracité de la légende
L’histoire diffusée par la presse était-elle présentée comme vraie, comme douteuse ou comme fausse ? Certains journaux, notamment aux USA en 1893, ont publié la légende sous la forme explicite d’une petite annonce, par exemple le Sunday Herald de Chicago à la mi-novembre 1893. Mais la majorité des journaux, et ceci dès septembre 1893 comme le prouve l’article le plus ancien de La Justice, utilisait le mot « légende » pour désigner l’histoire. Plus elle était diffusée par la presse, plus les journalistes émettaient des doutes sur sa véracité : un « hoax » (canular) dans la presse anglaise, un « canard », c’est-à-dire une fausse nouvelle dans la presse française (notamment les articles d’Ortoli), et encore un « hoax » dans le Boston Herald du 22 avril 1894 où le journaliste Henry Haynie se moque des Américains crédules qui ont écrit au conservateur du Père-Lachaise.
Alors même que les lettres des candidats étaient accompagnées de coupures de presse où il était explicitement question de « légende », ils ont pourtant écrit au cimetière du Père-Lachaise. Il est très probable que de nombreux lecteurs de journaux ont cru à la véracité de l’histoire. Pour expliquer cela, il faut se référer aux études faites en psychologie sociale de la rumeur sur le rôle du démenti dans la presse.
Il a en effet été démontré2 que la diffusion par la presse du démenti d’une rumeur avait un effet paradoxal. En multipliant le nombre de personnes ayant connaissance de la rumeur, et sachant que la proportion de croyants par rapport aux incroyants reste stable, on se retrouve au final avec une population plus importante d’individus qui croient à la rumeur après la publication du démenti qu’avant cette publication. Le biais cognitif à l’œuvre dans ce phénomène est la mémoire sélective : les individus retiennent les informations qui les intéressent et oublient celles qui ne correspondent pas à leurs attentes. Dans le cas qui nous occupe, les lecteurs de l’article de presse sur la Princesse russe ont gommé la désignation de l’information comme « légende » et, comme l’écrit fort justement S. Sauget, ils l’ont lu « comme une petite annonce » (p. 80), une offre d’emploi, alléchés par la promesse d’une rémunération substantielle.
Par plusieurs aspects, cette « offre d’emploi », aussi insolite fût-elle, paraissait vraisemblable. Le cimetière du Père-Lachaise était un lieu très connu en France et même à l’étranger. La présence d’une richissime princesse russe à Paris n’était pas surprenante, ni même l’excentricité de ses dispositions testamentaires. S. Sauget a trouvé de nombreux exemples de dernières volontés insolites : ainsi la marquise qui légua cent mille francs à son professeur de musique à condition qu’il vienne jouer régulièrement avec son petit orchestre dans son caveau du Père-Lachaise ou la bourgeoise qui laissa une somme importante pour fleurir sa tombe et nourrir son chat (p. 56). Ortoli (art. cit. p. 12) relate l’histoire vraie d’un commerçant d’Elbeuf qui, craignant d’être enterré vivant, légua 1000 francs à son domestique pour qu’il passe une semaine, jour et nuit, dans le caveau.
L’anonymat de la Princesse russe et la date imprécise de son décès auraient dû éveiller les doutes sur la véracité de l’histoire, tout comme, à l’inverse, la multiplicité des personnes présumées être la généreuse défunte : la comtesse Élisabeth Demidoff, la comtesse de Beaujour, une dame Rothschild (ces trois familles fortunées disposent en effet de mausolées ou de caveaux au cimetière du Père-Lachaise), ou bien des personnes imaginaires comme la comtesse Austrigildski ou une riche héritière américaine nommée Ruth Curtis. La durée de la veille funèbre est variable, tantôt un an, tantôt un an et un jour. De même, la somme promise varie : cent mille francs, 5 millions de francs, 1 million de dollars, 25000 Livres. On sait que, dans l’étude d’un récit, l’existence de variantes prouve que tout ou partie de la narration est fausse.
Nous avons la certitude que cette histoire est fausse en raison du démenti formel qu’apportent les conservateurs successifs du cimetière du Père-Lachaise. Il n’existe en ce lieu ni testament stipulant ce que prétend la légende, ni exécuteur testamentaire ou notaire chargé de faire respecter les prétendues dernières volontés de la défunte, ni tombeau contenant un cercueil de verre. Et, bien entendu, personne n’a jamais tenté l’épreuve de cette imaginaire veillée funèbre.
3. L’origine de la légende
La question de l’origine d’une légende est toujours difficile à démontrer. Toutefois, à partir de la documentation rassemblée par S. Sauget, on peut suggérer quelques pistes.
A. Origine française ou américaine ?
L’auteure envisage l’hypothèse d’une possible origine américaine de la légende, comme le montre son intertitre « Aux origines médiatiques de la légende : France ou États-Unis ? » (p. 33). Le succès de la légende dans la presse outre-Atlantique a fait supposer à des journalistes américains, tel Henry Haynie dans le Boston Herald (22 avril 1894), que c’est un journal de Chicago qui, prétendant avoir reçu par télégramme une dépêche de Paris, a diffusé cette fausse information. L’historienne penche cependant pour une origine française puisque les premières attestations de la légende apparaissent dans la presse parisienne avant des journaux de tout autre pays, y compris les États-Unis.
B. Canular ou rumeur collective ?
Pour Ortoli, la légende de la Princesse russe est un « canard », une fausse nouvelle créée par un mystificateur et publiée dans la presse. Il faut dire qu’au XIXe siècle on pensait que les rumeurs, à l’égal des vraies informations, étaient diffusées par les journaux. Le mot « canard » est d’ailleurs passé du contenu au support et a fini par désigner le journal lui-même. À la suite d’Ortoli, les commentateurs de la légende au XIXe siècle parleront tous de « canular », de « hoax », de « mystification ». S. Sauget semble reprendre cette hypothèse, en s’appuyant principalement sur le fait que de nombreux mystificateurs ont sévi au XIXe siècle, notamment Paul Masson (1849-1896), dit Lemice-Terrieux (sic), qui s’était fait une spécialité de duper des crédules par des annonces de récompenses inexistantes. Selon S. Sauget, l’histoire de la Princesse russe a « d’abord été forgée probablement par une petite main anonyme (un mystificateur), avant d’être relayée par une ou plusieurs agences de presse » (p. 74).
Nous avancerons plusieurs arguments contre cette hypothèse du mystificateur. Dans la plupart des mystifications, les fausses nouvelles adressées aux journaux sont publiées comme vraies, sans qu’elles soient qualifiées de « légende » dans le texte, comme on peut pourtant le voir dans presque tous les articles de presse sur l’histoire de la Princesse russe. Par ailleurs, les mystifications finissent le plus souvent par être dévoilées, et le mystificateur identifié, soit par lui-même, soit par des journalistes. Dans un article très éclairant d’André Gattolin, consacré au « canular médiatique3 », l’auteur définit le canular comme « une mystification momentanée, habilement échafaudée pour être ensuite dévoilée par son auteur » (p. 47). Le mystificateur jouit du plaisir de tromper des crédules puis de révéler sa mystification. Or personne n’a déclaré avoir été l’auteur de la fausse nouvelle du tombeau de la Princesse russe.
L’explication alternative à l’acte d’un mystificateur est la production du récit par l’imaginaire collectif. L’esprit humain a tendance à attribuer la création des rumeurs et des légendes à des individus malveillants ou à des plaisantins mystificateurs plutôt qu’à admettre l’idée que c’est la « pensée sociale », notion chère à la psychologie sociale, qui peut produire des récits. Comme l’écrit Jean-Noël Kapferer, il existe « un mythe de la rumeur qui voudrait que celle-ci soit en général provoquée à dessein (…). Mais la rumeur est le plus souvent une production sociale spontanée, sans dessein ni stratégie4 ».
La plupart des légendes urbaines sont le résultat de l’imagination collective, même si elles peuvent être par la suite instrumentalisées pour des raisons idéologiques.
Toutes les variantes de la légende de la princesse russe – mentionnées plus haut – ne peuvent être dues à une multitude de mystificateurs, c’est bien plutôt l’effet de l’imaginaire collectif qui se reflète dans la presse. Il nous faut donc nous interroger sur le rôle du bouche-à-oreille dans la création de la légende de la Princesse russe.
C. Bouche-à-oreille ou médias ?
L’origine de la légende se situe manifestement dans une zone d’ombre. Aucune attestation dans la presse écrite des années 1889-1892 n’a été trouvée, malgré les recherches minutieuses de S. Sauget. Peut-être est-ce parce que tous les journaux anciens n’ont pu être numérisés, peut-être aussi est-ce parce que, tout simplement, il n’y en a pas. On peut espérer qu’un jour des articles anciens ou des témoignages de circulation orale de la légende seront découverts ! Si Ortoli semble affirmer l’existence d’articles antérieurs à 1893 dans la presse, le texte publié dans La Justice, le plus ancien, commence par ces termes : « Il court en ce moment, à Paris, une légende (…) ». Il n’est pas explicitement fait référence à la presse, et l’on peut penser aux expressions « Il paraît que… », « On dit que… » ou « Une rumeur court… ». Y aurait-il donc eu une phase de bouche-à-oreille de la légende ? S. Sauget ne l’exclut pas lorsqu’elle écrit que « la légende du Père-Lachaise a pu circuler par le bouche-à-oreille et être l’objet de conversations animées » (p. 78) mais elle situe cette phase après et non avant la publication dans la presse, comme c’est plutôt notre hypothèse. Un argument en faveur de la création orale de la légende est le fait que dès décembre 1893, comme en témoigne Ortoli, des variantes nombreuses étaient déjà en circulation.
Finalement, que l’on retienne l’hypothèse du mystificateur ou celle de l’origine collective de la légende, on peut s’accorder sur l’idée qu’une fois lancée la légende a été l’objet d’une synergie entre le bouche-à-oreille et la presse, c’est-à-dire entre la transmission orale et la transmission écrite. L’étude des légendes urbaines fournit de nombreux exemples où l’écrit et l’oral alternent, ainsi le cas du tract sur les décalcomanies au LSD dans les années 19805. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la forme écrite (article de presse, tract, e-mail) n’est aucunement une garantie de stabilité et d’invariance du contenu.
D. Déformation d’un fait réel ?
La plupart des spécialistes des légendes considèrent que celles-ci sont le résultat d’une déformation d’un ou plusieurs faits réels. Les données historiques recueillies par S. Sauget sur la comtesse Demidoff et son tombeau l’incitent à y voir, avec la prudence qui sied à une scientifique, l’origine de la légende de la Princesse russe. Nous avons quant à nous été tout à fait convaincu que cette origine est très probable. Qu’on en juge en lisant le résumé ci-dessous.
La comtesse Élisabeth Demidoff (1779-1818), née Strogonoff, est un fleuron de l’aristocratie russe. Belle et gracieuse, elle aime les bals et les fêtes et vivra à Paris de 1801 à 1805 puis de 1812 jusqu’à sa mort en 1818, à l’âge de 39 ans. Elle appartient à l’une des familles les plus puissantes et les plus fortunées de Russie. Selon plusieurs témoignages, la comtesse défunte fut placée dans son cercueil, suivant une ancienne coutume russe, vêtue d’habits luxueux. Son mausolée est composé d’un sarcophage sculpté protégé par un toit à l’antique supporté par dix colonnes, le tout en marbre blanc de Carrare. Situé en haut d’une colline, il est l’un des plus somptueux tombeaux du cimetière du Père-Lachaise et l’objet de visites pour les promeneurs.
La presse reparla de la comtesse Demidoff dans les années 1828-1829, quand une femme prétendant être sa fille intenta un procès à la famille pour réclamer une part d’héritage, et à la fin des années 1840 lorsque sa sépulture fut déplacée et rehaussée d’un soubassement superbement décoré, abritant un caveau de famille, à l’endroit où elle se trouve encore aujourd’hui. Une rumeur d’origine romanesque apparut vers 1870, prétendant que des diamants avaient été enterrés avec elle. Cette rumeur circule toujours. Comme l’écrit S. Sauget, « il n’y a plus qu’un pas pour que ce trésor “dormant” se transforme en testament, rendant potentiellement accessible tout l’argent des Demidoff » (p. 172).
Même si l’anonymat de la « Princesse russe » a pu faire oublier la comtesse Demidoff, l’association du nom de cette aristocrate russe à la légende du cercueil de verre – malgré le démenti des faits – reste puissante et aujourd’hui encore diffusée par des guides touristiques et des blogs d’amateurs d’anecdotes insolites.
Il va suffire d’ajouter à la réalité historique des motifs du folklore narratif pour obtenir la belle légende que nous connaissons.
4. L’interprétation mythologique de la légende
Nous l’avons souvent dit – et de nombreux articles publiés par Spokus le prouvent – un des plaisirs de l’étude des légendes urbaines est de découvrir les motifs folkloriques anciens qu’elles réactualisent. Grâce à la recherche de S. Sauget, nous sommes comblés ! Voici qu’apparaît Blanche-Neige !
A. Le motif du cercueil de verre
C’est moins le conte de Blanche-Neige qui est exploité par la légende (même si la figure d’une jeune femme noble et décédée leur est commune) que le motif du « cercueil de verre », qui apparaît quasiment toujours dans la presse.
Dans le conte de Grimm, les sept nains, ne pouvant se résoudre à inhumer Blanche-Neige dans « la terre noire » puisqu’elle « paraissait aussi fraîche que de son vivant », déposent son corps dans un cercueil de verre. Le motif est présent dans la version la plus ancienne du conte, attestée au début du XVIIe siècle en Italie, mais c’est surtout la version recueillie par les frères Grimm qui va être popularisée dans le monde entier. Elle est publiée dès 1812 avec le titre « Schneewittchen » (Blanche-Neige) sous le numéro 53 dans les volumes Kinder- und Hausmärchen (Contes de l’enfance et du foyer). L’image de Blanche-Neige dans son cercueil de verre sera largement diffusée dans les illustrations du conte, depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’au célèbre dessin animé de Walt Disney en 1937.
Un second conte de Grimm, moins connu mais incluant aussi le motif, semble avoir échappé à la recherche pourtant méticuleuse de l’auteure. Il s’agit du conte « Der gläserne Sarg » (Le cercueil de verre), publié pour la première fois en 1837 sous le numéro 163. C’est l’histoire d’un vaillant tailleur qui délivre la fille d’un comte ensorcelée par un magicien et enfermée dans un cercueil de verre, tandis que son château a été miniaturisé et placé dans un coffre de verre et les habitants du château transformés en fumées et prisonniers de flacons de verre.
Le Motif-Index of Folk-Literature6 identifie un motif « Glass coffin » (cercueil de verre) auquel il attribue le numéro F852.1 dans la catégorie des « Objets merveilleux ». Il en décline des variantes, par exemple un conte islandais dans lequel un magicien transporte une femme dans un cercueil de verre et la fait sortir pour qu’elle exécute ses ordres (*D2185).
Dans ces contes, le cercueil de verre joue le rôle d’un habitacle pour un état intermédiaire entre la vie et la mort, une sorte de vie suspendue.
Stéphanie Sauget a relevé un grand nombre d’apparitions de l’expression « cercueil de verre » dans la production littéraire du XIXe siècle. Citons quelques exemples. Dans le roman de Goethe Les Affinités électives (1809), le corps de l’héroïne Ottilie est déposé dans un cercueil de verre. Pour Victor Hugo, dans La Légende des siècles (1859), au chapitre « Quatrième Sphinx », « ce pharaon sévère | Flotte, plongé dans l’huile, en son cercueil de verre ». Ce motif romantique, qui permet de magnifier les « beaux morts », surtout si ce sont de gracieuses jeunes filles, deviendra un leitmotiv dans la littérature symboliste et décadente de l’époque « fin de siècle ». Au moment même où la légende de la Princesse russe circule activement, l’image du cercueil de verre inspire plus d’un écrivain. Le poème « La morte embaumée » (1892), de Maurice Rollinat, se termine ainsi :
La morte en son cercueil transparent et splendide,
Narguant la putréfaction,
Dort, intacte et sereine, amoureuse et candide,
Devant ma stupéfaction.
« La morte embaumée (1892) » de Maurice Rollinat.
Saint-Pol Roux écrit que « les cercueils sont de verre pour les morts » (1893). Et l’écrivain Jean Lorrain publie deux contes, inspirés de Blanche-Neige et des légendes arthuriennes, où l’on rencontre le motif du cercueil de verre : La Princesse de Neigefleur (1894) et La Princesse sous verre (1895). On ignore si Lorrain avait eu connaissance de la rumeur du Père-Lachaise.
Comme le souligne S. Sauget, il y a une dimension religieuse dans ces représentions littéraires qui rappellent les châsses de verre où sont exposés les corps, embaumés ou recouverts de cire, des saints et des saintes. Il y a aussi une dimension érotique, voire nécrophile, qui est largement présente dans la sensibilité symboliste, où Éros se mêle à Thanatos.
L’image de la femme dans un cercueil de verre s’est imposée dans l’imaginaire collectif jusqu’à nos jours, que ce soit dans la science-fiction, avec les coffres d’hibernation ou de régénération, ou dans les légendes urbaines, comme en témoigne un e-mail américain des années 2000 qui prétend, photo à l’appui, qu’un homme en Arizona, désespéré par la mort de sa femme, conserve le corps de son épouse dans un cercueil de verre intégré à la table basse de son salon7 !
B. Le motif de l’épreuve macabre
L’auteure écrit fort justement que « la nuit au cimetière est une vieille matrice des histoires à faire peur » (p. 190). Le Motif-Index of Folk-Literature (op. cit.) identifie plusieurs motifs narratifs associés à ce thème : « L’interdit (tabou) de dormir dans un cimetière » (C735.2.5), « L’épreuve de passer la nuit près d’une tombe » (H1416) et, ce qui correspond à la légende de la Princesse russe, « L’épreuve de veiller près d’un tombeau » (H1460). La nuit, dans un cimetière, réveille nos croyances archaïques : la peur des revenants, des goules, des vampires. Le moindre bruit, la moindre silhouette, paraissent inquiétants. C’est pourquoi la légende de la Princesse russe évoque fréquemment l’échec des candidats à la veillée funèbre : personne n’a pu rester dans le tombeau plus que quelques jours, certains ont entendu des bruits mystérieux et vu des apparitions, un candidat qui a tenu trois semaines est sorti après avoir perdu la raison.
On comprend mieux pourquoi, dans les lettres de candidature, des hommes se déclarent courageux ou esprits forts, et se voient auprès de la Princesse russe comme de preux chevaliers, des chevaliers servants. L’appât du gain n’empêche pas le romantisme !
C. Le motif de l’inhumation prématurée
La légende n’explique pas pourquoi la Princesse russe a demandé à ce que son corps soit visible et veillé. En faisant référence à l’anecdote du commerçant d’Elbeuf qui craignait d’être enterré vivant, Ortoli nous met sur une piste qui mérite d’être suivie. La peur de l’inhumation prématurée existe depuis l’Antiquité. En Europe, elle était largement partagée au XVIIIe siècle et a atteint son apogée dans les années 1820-1860, selon S. Sauget (p. 183). Plusieurs contes d’Edgar Poe exploitent ce motif horrifique. Lorsque la légende de la Princesse russe s’est répandue, on peut penser que la peur de l’inhumation prématurée était encore très présente. Par un curieux hasard, dans le journal La Justice du 19 septembre 1893, juste en dessous de la première publication de la légende de la Princesse russe, un entrefilet relate l’invention par un horticulteur allemand d’un dispositif qui détecte les mouvements à l’intérieur d’un cercueil et fait apparaître un signal extérieur, permettant ainsi d’éviter des inhumations prématurées.
Pourquoi une durée d’un an ou d’un an et un jour pour la veillée funèbre ? Comme le rappelle S. Sauget, l’an est un cycle temporel courant et correspond à l’obligation de « porter le deuil » sous l’Ancien Régime. Pour la durée d’un an et un jour, nous suggérons l’hypothèse suivante, liée à la peur de l’inhumation prématurée. Une croyance fausse, mais très répandue, affirme qu’au bout d’un an et un jour un bien déposé au bureau des objets trouvés appartient à celui qui l’a découvert. Nous dirons que, symboliquement, si la Princesse ne revient pas à la Vie au bout d’un an et un jour, elle appartiendra définitivement à la Mort.
D. La littérarisation de la légende : « Le Mausolée du Père-Lachaise » (1913) de Karl Hans Strobl
Suivant un trajet bien connu, la réalité est transformée en légende, qui elle-même nourrit la fiction. S. Sauget a découvert cette fiction. En écrivant la nouvelle fantastique « Le Mausolée du Père-Lachaise », publiée en 19138, l’auteur autrichien Karl Hans Strobl (1877-1946) s’est directement inspiré de la légende de la Princesse russe. Le récit se présente sous la forme du journal quotidien tenu par l’homme, un scientifique, qui a accepté de veiller le corps d’une Princesse russe récemment décédée et placée dans un mausolée au cimetière du Père-Lachaise. Il touchera une forte récompense s’il la veille jour et nuit pendant un an. Le narrateur raconte cette épreuve, ses inquiétudes et ses angoisses. L’horrible vérité est découverte à la fin du récit : la Princesse est un vampire qui a fait de son gardien sa proie !
Karl Hans Strobl s’inscrit dans la tradition des histoires fantastiques de vampires, florissante au XIXe siècle et qui va de William Polidori (Le Vampire, 1819) à Bram Stoker (Dracula, 1897) (auquel Strobl emprunte l’artifice littéraire du journal), en passant par Balzac, Théophile Gautier, Tolstoï et Sheridan Le Fanu.
Un point très intéressant de cette nouvelle fantastique est que le narrateur s’interroge sur les possibles motivations de la Princesse à l’origine de ses dernières volontés (en n’imaginant pas une seconde sa nature vampirique !) :
- La peur d’être enterrée vivante. On a exploré cette piste plus haut.
- La crainte des détrousseurs de cadavres. C’est peut-être une allusion aux habits somptueux, aux bijoux de la défunte et à la rumeur des diamants cachés dans son cercueil. Les pilleurs de tombes ont existé de tout temps.
- La peur des voleurs de cadavres, comme ces « resurrectionnists » ou « body snatchers » qui, au Royaume-Uni, au XVIIIe siècle et au début du XIXe, dérobaient des cadavres récemment inhumés pour les vendre à des médecins anatomistes peu scrupuleux.
- On pourrait aussi ajouter la peur des nécrophiles. L’affaire du sergent Bertrand défraya la chronique française en 1847-1848. Cet homme déterrait des femmes dans les cimetières, notamment le cimetière du Montparnasse à Paris, pour commettre des actes de nécrophilie et de nécrosadisme.
- Enfin, les dernières volontés de la Princesse seraient l’effet de la fantaisie d’une cruelle aristocrate voulant torturer des esprits faibles qui succomberaient aux angoisses et aux terreurs d’un confinement dans un cimetière. Comme l’écrit S. Sauget, Strobl ne cache pas sa xénophobie envers les « Orientaux », à la nature perverse. On peut aussi faire l’hypothèse que, pour Strobl, la Princesse russe, comme le comte transylvanien Dracula, relève du type littéraire de l’aristocrate vampire venu des pays de l’Est.
La nouvelle de Strobl exprime ainsi tous les fantasmes qui peuvent s’investir dans la légende de la Princesse russe : une histoire d’argent, d’amour et de mort.
En préparant cette note de lecture, nous avons découvert un autre récit fantastique, inspiré à la fois par la légende de la Princesse russe et par la nouvelle de Strobl : « Le Gardien du Cimetière » (1919)9 du célèbre écrivain belge Jean Ray (1887-1964). Comme dans la nouvelle de Strobl, le narrateur est le gardien. Son salaire provient du legs d’une « richissime duchesse Opoltchenska » qui s’est fait construire un mausolée et voulait protéger sa tombe des voleurs car elle avait été inhumée avec ses précieux bijoux. Le récit, très oppressant, raconte l’affaiblissement physique croissant du narrateur et ses cauchemars nocturnes. Il découvre que la duchesse est un horrible vampire qui, laissant une odeur cadavérique, vient la nuit sucer son sang.
Par un choc en retour de l’imaginaire, la figure de la Princesse vampire s’est détachée de ses origines littéraires pour être associée au nom… de la comtesse Demidoff ! Une recherche sur Google le 5 avril 2023 avec les mots clés « Demidoff » et « vampire » a donné 6110 résultats. Dans la majorité des cas, il s’agit de sites Web de curiosités touristiques ou d’amateurs de l’étrange et de l’occulte. Les motifs sculptés sur le soubassement du mausolée y sont interprétés comme des symboles ésotériques en lien avec le vampirisme : marteau, têtes de loups…10 Une légende urbaine horrifique, dont on ne sait si c’est une invention individuelle ou une histoire qui circule, est même racontée11 :
La légende raconte qu’un taxi fut appelé un soir, à la sortie du cimetière du Père-Lachaise, pour venir chercher une femme très belle, à 23 h 30. Les heures passant, le chauffeur dut ensuite ramener la dame au cimetière, aux environs de deux heures du matin. Mais son aspect extérieur a changé, son odeur devint putride. L’homme découvrira plus tard qu’il s’agissait de la Princesse Strogonoff-Demidoff…
Conclusion
Nous nous sommes centrés sur les chapitres du livre de S. Sauget qui sont en lien étroit avec la légende de la Princesse russe, mais plusieurs autres chapitres, fort intéressants, sont consacrés au contexte historique et social de la fin du XIXe siècle qui a favorisé la diffusion de la légende : l’essor de la grande presse, conséquence de l’invention en 1863 des rotatives d’imprimerie à bobines de papier, permettant la multiplication du tirage et le faible coût du journal ; l’amitié franco-russe (1893-1896), qui s’est traduite par une russophilie enthousiaste ; enfin, l’attention portée aux morts (l’embaumement, la thanatopraxie), aux cercueils, aux cimetières (le Père-Lachaise est le premier cimetière paysager).
Nous approuvons vivement l’auteure quand, dans sa Conclusion, elle invite ses collègues historiens à ne pas s’intéresser seulement aux rumeurs qui font l’Histoire, par exemple la Grande Peur de 1789, mais aussi à ces petites anecdotes légendaires qui révèlent les profondeurs de l’Histoire, c’est-à-dire l’évolution des mentalités et l’imaginaire collectif.
On ne saurait terminer cette note de lecture sans signaler deux ouvrages de Stéphanie Sauget, le premier écrit en nom propre, le second sous sa direction, qui ne manqueront pas de passionner les lecteurs de Spokus : Histoire des maisons hantées (Paris, Tallandier, 2011) et Les Âmes errantes. Fantômes et revenants dans la France du XIXe siècle (Grâne, Drôme, Créaphis, 2012).
Voilà, décidément, une historienne selon notre cœur !
Jean-Bruno Renard
Notes bibliographiques
1 Frédéric Ortoli, « La légende du Père-Lachaise », La Tradition, t. VIII, n° 82-83, janvier-février 1894, p. 10-12. Ce texte a antérieurement été publié dans Le Petit Temps, supplément parisien du journal Le Temps, en date du 7 décembre 1893 puis, sans signature, à la rubrique « Courrier de la Semaine » dans Le Petit Parisien. Supplément littéraire illustré du dimanche 31 décembre 1893, p. 418.
2 Voir Jean-Noël Kapferer, « Le contrôle des rumeurs. Expériences et réflexions sur le démenti », Communications, n° 52, 1990, p. 99-118.
3 André Gattolin, « Le canular médiatique », MédiaMorphoses, n° 19, mars 2007, p. 44-51, Paris, INA/Armand Colin.
4 Jean-Noël Kapferer, Rumeurs. Le plus vieux média du monde, Paris, Éditions du Seuil, 1990, p. 33. Voir aussi : Véronique Campion-Vincent et Jean-Bruno Renard, « Qui crée les rumeurs ? De la thèse des individus malveillants à la théorie de la production collective », Les Cahiers du CREDAM, n° 4, octobre 2004, p. 111-121, Centre de Recherches sur l’Éducation aux Médias, Université Paris III – Sorbonne Nouvelle.
5 Jean-Bruno Renard, « Les décalcomanies au LSD », Communications, n° 52, 1990, p.11-50.
6 Stith Thompson, Motif-Index of Folk-Literature, 6 vol., Bloomington & Indianapolis, Indiana University Press, 1955-1958.
7 Voir le site américain d’analyse des légendes urbaines Snopes : https://www.snopes.com/fact-check/he-loved-lucy/. L’origine de cette rumeur se trouve dans le journal de fake news le Weekly World News de février 1991.
8 La traduction française du texte intégral de la nouvelle peut être lue dans : Karl Hans Strobl, Le Triomphe de la mécanique, Paris, Librairie des Champs-Élysées, coll. « Le Masque Fantastique [2e série] », 1979, p. 9-49, traduit de l’allemand par Hugo Richter, sous le titre « Mon séjour au Père-Lachaise ».
9 Texte disponible en format pdf sur le site Web https://objectifplumes.be/doc/le-gardien-du-cimetiere/
10 Une explication plus rationnelle voit dans ces images le rappel de l’origine de la fortune des Demidoff depuis la fin du XVIIe siècle : l’exploitation de mines de fer, de cuivre, d’argent et d’or (marteau de mineur ou de forgeron), ainsi que le commerce des fourrures en Sibérie (zibeline, loups).
11 Voir https://www.mes-ballades.com/75/paris-75020-le-cimetiere-du-pere-lachaise-paris.htm. On peut y voir une variante de la légende urbaine de l’auto-stoppeuse fantôme.
Une réponse sur « La légende de la Princesse russe du Père-Lachaise »
[…] Renard, Jean-Bruno. “The legend of the Russian Princess of Père-Lachaise.” Spokus, April 18, 2023. https://spokus.eu/pere-lachaise-princesse-russe-cercueil-verre/. […]